LES TEXTES
1.
Combien de fois le tour de la terre déjà ?
Eau-forte et pointe sèche
" Inventeur de soi-même pour se tenir compagnie.
En rester là.
Il parle de soi comme d'un autre.
Il dit en parlant de soi, Il parle de soi comme d'un autre.
(Compagnie, 1980)
2.
Comment dire ?
Manière noire, pointe-sèche et vernis mou
"Quelles peuvent bien être les images
qui font pencher plus bas la tête ?"
(Mal vu, mal dit, 1981)
3.
Comment mal dire ?
Manière noire, pointe-sèche et vernis mou
"La feuille. Du bout des doigts tremblants.
En deux Quatre. Huit. Les vieux doigts s'acharnent.
Ce n'est plus du papier.
Chaque huitième à part.
En deux. Quatre.
Finir au couteau. Hacher menu. Au trou.
A la suivante. Blanche. Vite noircir."
(Mal vu, mal dit, 1981)
4.
Quid pro quo ! Quid pro quo !
Eau-forte et vernis mou
" Le va-et-vient devenait de plus en plus vite, de plus en plus court, la lueur était partie, le sourire était parti, le ciel était parti, son corps serait bientôt tranquille. "
(Murphy, 1938
5.
Air gris sans temps
Pointe-sèche, eau-forte et aquatinte
"Chimère l'aurore qui dissipe les chimères
et l'autre dite brune"
(Sans, 1969)
6.
Malgré tout
Pointe-sèche et eau-forte
"La cinquantaine, de beaux restes,
blonde de préférence,
grassouillette, bras et épaules nus,
corsage très décolleté, poitrine plantureuse, collier de perles"
(Oh les beaux jours, 1963)
7.
Point noir, dans la pâle immensité des sables
Eau-forte
"Décomposer, c'est vivre aussi,
je le sais, je le sais, ne me fatiguez pas,
mais on n'y est pas toujours tout entier"
(Molloy, 1951)
8.
Les droites, les plates, les penchées
Eau-forte et pointe-sèche, rehaut d'aquarelle
"Il m'aurait fallu d'autres amours, peut-être.
Mais l'amour, cela ne se commande pas."
(Premier amour, 1945)
9.
Rien à dire, pas couic
Eau-forte et pointe-sèche
"Passé minuit. Jamais entendu pareil silence.
La terre pourrait être inhabitée."
(La dernière bande, 1959)
10.
Et si on le laissait tomber ?
Eau-forte et pointe-sèche
"Voilà l'homme tout entier, s'en prenant à sa chaussure
alors que c'est son pied le coupable "
(En attendant Godot, 1952)
|