Commentaire :
Quand Balzac inspire Geneviève Besse
"Depuis quelques années, je suis attirée par les manuscrits d'écrivains. J'aime en eux le côté "premier jet", cette première émotion qu'ils lancent sur la page blanche. Le graphisme de toutes ces ratures, ça me plait ! Avec Balzac, c'est l'euphorie !"
Geneviève Besse, peintre tourangelle a fait fructifier cette passion depuis plus d'une décennie. Elle a sorti des livres d'artiste à tirage limité dans lesquels des manuscrits d'auteurs vivants voisinent avec sa propre inspiration.
Cette fois ci elle s'est attaquée à Balzac. Et plus précisément au manuscrit de Béatrix dont les épreuves corrigées appartiennent à la bibliothèque municipale de Tours. C'est Michèle Prévost conservateur en chef qui a poussé Geneviève Besse a travaillé dans ce sens. Le peintre ne connaissant pas le roman se situant dans la belle région de Guérande : "Je l'ai lu et je suis tombé sur le passage où Balzac décrit le "jeu de la mouche", un jeu de carte avec des jetons aujourd'hui tombé en désuétude. J'adore jouer aux cartes, je me suis sentie en phase avec l'ambiance.."
Restait à passer à l'acte. Le savoir faire de l'artiste était bien là. Elle fait alterner fac-similé du texte balzacien et son propre travail de peintre et de graveur. Elle incorpore des bribes de manuscrit et y loge "ses petites graphies personnelles" . Et ponctuant régulièrement l'ouvrage, 12 collages, 12 aquarelles, 12 fac-simile offrent au regard leur simplicité nue : ils sont ornés d'un trait noir renvoyant à un des tics graphiques repéré par l'artiste dans le manuscrit.
Pierre Imbert