l’oubli est mémoire en dehors de soi
l’écriture s’écrit d’une lecture, entre deux présences écartées
ce qu’on voit dans les mots, à cela renvoie l’écriture vers quelque chose d’extérieur, dans la séparation d’une lecture
d’un objet, l’image réfléchie par les mots n’est pas retenue par l’écriture au-delà du désir de lecture
de cette solitude dans l’écriture les choses reviennent à elles mêmes
le nom est l’orientation d’un autre nom
l’écriture est familière à d’autres langues
dans tout ce qui se propose, l’ici et là des langues, chemine la négation
l’écriture confond les possibilités d’une langue plus précise
les nuages déjouent une plus précise pensée
traduire par le bas, dans un nom, est chute épuisante
écrire de mort dépassée, dormir d’un sommeil absent
le mot culmine dans l’oubli, éclat d’une pensée adoucie
la perte est séparation, impensable réparation d’un lien détruit, au-delà de la séparation
la réserve de l’écriture, sa nudité, vis-à-vis des noms, des images
le vierge, questionné, jouit d’une inversion des sexes
le rien est inépuisable, infini langage pour conduire le presque rien à sa perte
l’écriture est à côté des mots, dans le désir d’une présence presque transparente à son lieu
la mort, plénitude désirée, aérée par la discrétion d’une mort sans fin
l’écriture, miroir où toute chose perd son nom dans une vide ressemblance, accède à l’intimité du dehors
dans la douceur d’une écriture sans bord défini, s’effacent l’isolement des mots, la citation
l’écriture est l’autre des mots
rien n’est appelé à écrire le saut des mots dans l’écriture
la pensée est un terreau de traductions échouées dans l’attente d’un jaillissement
dans l’écriture, il n’y a plus ni l’un ni l’autre, mais douceur d’une apparence relayée par son propre regard
les mots suggèrent quelque chose qui n’est pas divisé par les mots, une écriture inopérable dans la langue
quelque chose s’avance dans la suite des mots, nié par ce qui n’est pas en sommeil dans les mots
entre deux vertiges, entre la chair et les os, se nourrir de patience
l’écriture, de la justesse d’un mot au centre des mots, dessine la lisibilité, le cercle des voyeurs
se dédoubler, être l’un par l’autre joué, est manière de s’incarner dans une proximité
l’écho redouble le langage, est parole vide de mots
l’écriture est présente là où quelque chose veille son absence
l’apparence ne revient pas sur soi dans le désir d’être corps délié de quelque chose
l’inachèvement dépeuple la possibilité d’arrêter le regard sur quelque chose
l’écriture est aussi un retour, un lieu où il n’y a retour qu’au delà du lieu
la parole est une distance, le sens un lointain auquel n’accède que l’immobilité de l’écrit
le neutre est écriture sur les creux d’écriture
l’écriture fragmentaire déborde comme un silence dans la voix
l’écriture manque à son nom au-delà de la profondeur consentie d’une image d’écriture
l’écriture est le miroir d’une image, d’une langue vidée par une autre langue
écrire, dévider les mots dans un complément d’absence
le vide des mots est désir d’écriture comblé par le vide des choses
les mots redisent l’écriture dans une proximité de pensée
l’écriture est un lieu hanté par les mots
la fatigue est une manière de penser l’écriture, de patienter dans l’oubli d’un mot
les mots vident le désir d’autre chose
la folie est dans l’épaisseur des mots, non dans l’écriture
il y a deux traductions, comme il y a écriture en dehors de la résistance des mots
ce qui se construit dans la langue peut faire l’objet d’une violence, ou devenir le lieu d’une infinie discrétion
l’écriture prolonge le sens
il y a foule d’absences dans la recherche désorientée d’un seul
l’écriture est la vigilance d’une présence contradictoire tournée vers l’horizon
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