Extrait du texte de Ingrid Ernst
Ici, le temps file entre les doigts comme le sable de mer et dès le lever, le soir nous guette. Pourquoi ne sont-ils pas nous, ces lieux où minutes immobiles pèsent sur l'encre en traces indélébiles, spirales interminables de mille et une feuilles, rames épaisses qui envahiraient notre lit.
(extrait)
« Là-bas, la natte posée sur le goudron, est une maison, on ôte ses échasses. Balai de tiges qui brasse, brouet de mousse bistre dans ce bol moulé, entre main et coude… »
Commentaires
Des paysages urbains aux friches industrielles parcourus à travers la poésie d’Ingrid Ernst, se dégagent des visions fugitives évoquées par les photographies recouvertes de cire de Patricia Erbelding. Comme ces instants de paysage que l’on capture de la fenêtre d’un train et que la vitesse nous vole aussitôt. La couleur rouge choisie pour le texte et la couverture transmettent une impression d’énergie, d’action (le déplacement, le voyage) qui contraste avec le noir et blanc des photographies qui sont comme empruntes de nostalgie, sorte d’arrêts sur image dans un film qui se déroule.