"Ces clartés, ces ombres, que le hasard nous envoie, nous devrions les accueillir avec étonnement et reconnaissance…Les figures qui apparaissent alors nous donnent accès à des mystères, nous révèlent les cheminements profonds de la vie.. "
ARP
A PROPOS DE LA PEINTURE DE COLETTE BANAIGS
Autour de ses personnages dansants, apeurés ou ludiques, sur ses étendues segmentées, émaillées de sable et de terre, elle innerve des tissus usagés, et aussi des écritures simulées, comme une sorte d’épigraphie de la mémoire Le rapport au temps et à l’espace, épaulés par les vertiges calligraphiés qui les barrent et les enrichissent, semblent des fragments arrachés à l’oubli, en nous entrainant hors du temps….
…A l’écart des engouements conjoncturels, homogène dans ses phases plurielles et singulière dans son expressivité, elle ne peint pas l’être, mais le passage de l’être.

Gérard XURIGUERA

…Colette Banaigs utilise pour ses peintures des matériaux rustiques et quelques couleurs sauvages. Des bruns furieux, des noirs opaques, couleur de bitume. Des ocres et des jaunes, des rouges et des blancs de chaux…
J’avais accroché un petit tableau de Colette Banaigs auprès d’un masque de Nouvelle Guinée. Le masque est en osier tressé, en offrande à la culture des ignames. C’est alors que je me suis aperçu que la palette du masque, composée d’ovales concentriques, était exactement la même que celle du tableau de Colette Banaigs : blanc, jaune, noir, ocre brun. On sait que les peuples de Papouasie confectionnent leurs couleurs à partir de matériaux naturels, et de terres, avec de très beaux rouges et des jaunes profonds. Il est assez singulier d’établir cette comparaison et de noter l’intrusion de la couleur des primitifs, venue de la nuit des temps, dans cette peinture contemporaine.
Paul-Louis ROSSI
Tous ces grattages, griffures, collages ; ces mixages de matières ; ces espaces aux couleurs diurnes ( éclatantes dans leur superbe superficialité) ou nocturnes (inquiétantes dans leur sombre profondeur) ; tous ces objets, ces corps comme « essentialisés » (c’est-à-dire saisis dans leur essence formelle) ne se désignent donc plus comme des réalités intemporelles, mais, par l‘alchimie subtile du travail de Banaigs, comme des sortes de (ainsi que les nommait Dubuffet) « figures transitoires »
Francis PARENT
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