
mai 2005
La leçon de peinture
Trop de peintres se situent dans un épilogue de la peinture. Ils ne croient plus à sa capacité de traduire notre souci d'exister , notre difficulté d'être au monde . Ils ne misent plus sur sa pérennité.
Alfredo Echazarreta est chilien. Cette distance, d'un continent à l'autre est-elle la condition nécessaire pour regarder encore comme une entité vivante, un substrat, notre culture occidentale ?
Alfredo Echazarreta ose la magie des formes, la passion de la couleur. Il plonge dans le fond abyssal de l'imaginaire. Il est résolument baroque.
Il sait que nous sommes contemporains des mythes, que les mythes nous traversent. La vie, l'amour et la mort trouvent leur sens dans les territoires du rêve qu'il dessine.
C. P.
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Actualité : Alfredo Etchazarreta expose :
Galerie Danielle Bourdette Gorzkowski à Honfleur "el nuevo mundo " du 16 avril au 30 mai 2005
Musée Alfred Canel - Pont-Audemer - du 14 mai au 4 septembre 2005
Château de Saint Maurice d'Etelan, Eure, du 15 juin au 30 août 2005
Galerie Le Soleil sur la Place - Lyon, du 8 septembre au 8 octobre 2005
Galerie Clément, Vevey, Suisse, du 2 novembre au 3 décembre 2005
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Enrique Vila Matas ou l'art du roman
"Mon journal existe depuis des années, mais ce n'est que depuis quelques mois, depuis qu'en novembre dernier, j'ai fait un voyage à Nantes et imaginé que je rendais visite à un fils inventé qu'il a commencé à se transformer en roman. Le romancier que je suis a commencé à transformer son journal en roman, mais en se faisant passer pour un critique littéraire, puis il s'est construit une biographie usurpée en s'injectant des fragments des vies ou des oeuvres de ses diaristes préférés et il a découvert combien Gabriel Ferrater avait raison quand, en 1956, il avait écrit dans une lettre adressée à Jaime Gil de Biedma : " Tu as remarqué comme nous, les hommes de lettres blessés, sommes étrangement impersonnels, à moins que ce ne soit notre personnalité qui soit très peu intime ?"
Enrique Vila Matas Le mal de Montano p. 300 eds Bourgois 2003 23,75 euros
Enrique Vila Matas est un fou de littérature. Son oeuvre romanesque est une vaste entreprise de transformation de ses lectures en écriture. Telles des toiles tissées serré, ses livres sont d'autant mieux réussis qu'ils sont immanquablement teintés d'humour barcelonnais.
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10 nov 1917 Kafka écrivait dans son journal : "Jusqu'ici je n'ai pas noté les choses décisives, le fleuve que je suis, forme encore deux bras. Le travail qui m'attend est encore énorme."
"...Je préfère la vision de Kafka à celle de Gide, notre labeur devrait se concentrer sur la nécessité de disparaître dans l'oeuvre. Si nous regardons attentivement le monde d'aujourd'hui en perpétuelle transformation, nous verrons que ce qu'il faut, c'est ne pas rester dans "l'éternité paresseuse des idoles" (comme disait Blanchot), mais changer, disparaître pour coopérer à la transformation universelle : agir sans nom et ne pas être qu'un nom désoeuvré."
Enrique Vila Matas Le mal de Montano P. 372 eds Christian Bourgois 2003
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Art Point France Diffusion construit à petits pas ses propres ressources biographiques et bibliographiques
Vous pouvez consulter de nombreux dossiers sur les écrivains, les poètes. Vous y avez accès notamment par l'index du fichier "auteur". Dans chaque bibliographie sélective, vous trouvez des ouvrages diffusés par Art Point France Diffusion. >>> s'y rendre
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I cône et Idole
La distinction entre un art iconologique et un art idolâtrique n'est pas toujours immédiatement perceptible. C'est pourquoi là encore, le temps est un facteur déterminant.
L'art n'a qu'un objet, c'est la vie qui porte l'amour et la mort en elle. L'oubli de l'existence dans l'art conduit à un art de la diversion.
J'appelle art de la diversion toute entreprise spectaculaire dont l'objectif est de camoufler l'être du monde au profit d'un moi narcissique (celui de l'artiste et d'une image du monde superficielle).
Il est ainsi évident que le problème des limites de l'art rejoint celui des limites accordées à l'existence. Il en va dans la création artistique comme partout d'une philosophie et d'un choix de valeurs.
Contre les esthétiques du progrès et de la mort de la peinture, nous avons donc choisi celle de sa pérennité et de son intempestivité. L'art du peintre favorise la méditation, le repli, l'intériorisation. La peinture fonde encore la distance et en imitant la marche de la conscience dans son appréhension du monde affirme l'oeuvre contre l'image, l'icône contre l'idole, la profondeur contre la surface, la singularisation contre le procédé. Telle est la leçon que nous apporte la peinture de Alfredo Echazarreta.
Pierre Givodan
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Nouveau : les éditions art&fiction
Quatre collections, trois éditeurs, une seule maison
Christian Pellet, Stéphane Fretz, Marco Danesi partagent le même but : produire des œuvres qui mettent en évidence les articulations entre l'image et ses éléments fictionnels. Sous le même toit, celui de la maison d'édition art&fiction, ils conçoivent et publient des ouvrages, principalement sous la forme de livres d'artistes, répartis dans trois collections PACIFIC, SHUSHLARRY, VARIA et une revue DOCUMENT.
>>> voir le catalogue complet, illustré des éditions art&fiction
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Dédicace
de Patricia Erbelding et Tita Reut le mercredi 8 juin à partir de 18 h
Patricia Erbelding Monographie paru aux éditions Art and Progress
à la galerie La Hune Brenner (place Saint Germain des Prés) 14, rue de l’Abbaye 75006 Paris
>>> Patricia Erbelding
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Alfredo Echazarreta , le radeau de la méduse , huile sur toile 195 x 130 cm 2004
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La suite des 18 peintures de Alfredo Echazaretta, exposée par la galerie Marlborough à Santiago du Chili en 2004 est directement inspirée par le tableau de Géricault, daté de 1819 que l'on peut voir au musée du Louvre Le radeau de la Méduse .
Dans cette peinture monumentale (491 x 716 cm) et rigoureuse, Géricault relate et dénonce un fait historique : le naufrage de la Méduse qui s'est produit en 1816 . Il traite ses personnages avec le plus grand réalisme. Par ailleurs, le peintre annonçant ainsi le romantisme dramatise le sujet par l'emploi et le choix du clair-obscur, de couleurs sombres.
Tout se passe comme si Etchazarreta prenait le contre-pied du propos de Géricault.
Certes, il reproduit sa composition mais dans un plan légèrement rapproché qui casse sa géométrie. Le radeau n'a plus pour horizon d'espoir la terre, il est devenu une île, espace transitoire dans lequel l'homme, seul au monde se révèle dans sa condition première.
Chez Géricault les corps renvoient à la chair souffrante. Dans le langage plastique d'Echazarreta la nudité met à contrario ses personnages hors du temps, elle les ramène à l'Origine, dans "un temps d'avant l'histoire" , un espace de la pensée. Etchazarreta se déplace dans le vaste territoire du mythe où il peut dire sans brutalité, l'excès des passions chez l'homme, sa vitalité, la pérénnité de son espérance. Pour l'artiste l'homme oscille entre la tentation de la chute et le désir d'absolu.
L'île-radeau est au fil de ses différents tableaux, un lieu paradoxal où s'expriment les contraires : la finitude et l'infini.
Catherine Plassart
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Bibliophilie :
vient de paraître aux éditions art&fiction
Frédéric Clot
Peintures, dessins, CAT. 1 // mai 2005 , 255 x 200 mm, 48 pages en duplex , couverture cartonnée plein papier. édition courante 20 euros, tirage de tête 120 euros coll VARIA
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note de l'éditeur : " ...Capter des images, les dessiner immédiatement comme on rédigerait un journal de bord que l'on jetterait une fois la frontière passée, pour en faire des peintures. Et Frédéric Clot n'a pas peur d'avoir oublié, au contraire c'est à partir de cette perdition que tout se trame.
Et c'est dans l'atelier que tout se rassemble, à l'instant où l'on se déleste des gestes préparatoires pour en oser d'autres. Sur de grandes toiles. Où la ville prédomine, où les arbres prédominent, où finalement peu importe le sujet, puisqu'il s'agit de la même chose. Aimer ces topoï-poncifs incontournables d'une certaine histoire de l'art, tant et si bien que Frédéric Clot finit par aller titiller l'insécurité qu'ils contiennent en amont. ..."
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Bibliophilie :
viennent de paraître aux éditions de l'arête
"La reine des poissons" de Gérard de Nerval et Julia Holler tirage à 15 exemplaires 120 euros
>>> voir l'ouvrage
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"Poème d'Antigone" de Sandrine Pot et Pascale Chevalier , 1 exemplaire unique à 300 euros, 30 exemplaires à 15 euros
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Actualité des expositions en région :
l'agenda
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