juillet 2006

Art et eau

Chaque numéro de la revue area aborde de façon singulière un thème nouveau. Le numéro de l'été 2006 traite des rapports entre art et eau. area multiplie les approches sur le sujet. L'ensemble constitue un véritable dossier de référence sur l'eau.

Pour cette unique Feuillée d'été, nous nous inspirons largement du théma de la revue que nous prolongeons et dont nous vous présentons quelques extraits.

Le dossier de area s'ouvre sur la reconnaissance du droit à l'eau, un engagement de la Fondation France-Liberté. Au delà des idéologies, les scientifiques éclairent la complexité des réseaux hydrographiques, mettent en garde contre la pollution...

Le problème étant posé , la revue area convaincue que "L'art pense le monde" procède à un vaste appel à témoins et convoquent architectes, peintres, plasticiens, scuplteurs, photographes, auteurs qui par leurs oeuvres respectives ont instauré d'une manière ou d'une autre un dialogue avec l'élément liquide.

L'eau peut capter aussi bien le spectre de la lumière que celui du mouvement.

Elle peut être sujet et objet, matière et manière élément et support.

Elle peut dessiner des paysages, cerner des contours.

Elle peut être goutte, source, cascade, vague, fleuve, océan, étendue sans fin...

Catherine Plassart

 

Eau, thème et manière

Hugo Lacroix s'entretient avec Leonardo Cremonini ( revue area) , il l'interroge sur son choix de la fluidité . "L'eau n'est pas seulement chez vous un thème, elle contamine la manière de peindre avec une matière très liquide. Michel Butor a parlé de votre peinture en terme d'inondation, de lessives... "

Pierre Givodan, évoque plutôt le dialogue du peintre et des bords de mer...

voir : notre article

 

Eau et paysage

Paysage avec fleuve Olivier O Olivier 2001

La vague au large de Kawanaga de Hokusai est une montagne d'eau d'une esthétique somptueuse qui tient de la vision mystique et spirituelle de la nature.

Olivier O Olivier peint également l'eau en mouvement, tourbillons et vagues immenses. Elle est toujours sur le point d'engloutir les corps dans l'espace symbolique du tableau. Or, "elle fonctionne de manière inverse à la montée de l'esprit vers la lumière" (revue area) Ce à quoi, Olivier O Olivier répond : "Finalement l'idée de liberté est pour moi une illusion. Il n'y a rien de plus en nous que dans un caillou. La pensée elle-même me semble une illusion."

Reste les images.

voir aussi : Olivier O Olivier a exposé ses tauromachies polaires à la Galerie de France en janvier 2006 notre article

 

La moralité cachée des îles

Les chemins maritimes de Jean Grenier

la première fois que vous lirez "Les îles" de Jean Grenier dans la collection L'imaginaire Gallimard, si possible et introduit par la préface remarquable d'Albert Camus, vous comprendrez ce que veut dire le voyage dont l'île semble être ici la métaphore filée.
On ne voyage jamais que pour redevenir "proche" comme l'écrit l'auteur. "Le soleil, la mer et les fleurs seront pour moi les îles Boromées" écrit-il à la fin de son récit dont l'élément liquide fournit le chemin. "Une poignée de main, un signe d'intelligence, un regard..." l'autre, l'esprit, l'homme retrouvé, voilà vers quel centre perdu nous conduisent les îles lointaines.
Le sujet n'est jamais totalement oublié car comme les îles nous ne sommes jamais absolument seuls ni isolés. Toujours un navire passe par là qui nous rappelle l'existence du monde d'abord occulté. Les îles n'existent que pour cela. Entourées par l'eau , elles poussent à la moralité cachée recouverte par la vie quotidienne des individus. C'est là sûrement que réside la leçon du voyage maritime de Jean Grenier.

Pierre Givodan

Les îles Jean Grenier coll. L'imaginaire Gallimard

 
 

Un choix d'expositions en cours dans le blog d'Art Point France

"Les Figures de l'acteur" Collection Lambert en Avignon voir, Manessier, Bazaine, Centre Pompidou Paris voir, Vincent Bioulès voir, Baselitz, Lausanne voir, Aurélie Nemours voir, Musée du quai Branly voir, Where are we going ? voir, Un été contemporain voir, Vagabondage, Aubais voir, Carte blanche à Idées d'artistes, Perros Guirrec voir, Katinka Bock Marseille voir, Il était une fois Tchernobyl voir, Gaston Chaissac voir, Antoni Clavé voir, MIND BOMB voir, Chauffe Marcel voir, Pink Bus Time, Lyon voir, Allumons Lausanne voir, Pas si loin , but so close Les Moyens du bord Morlaix voir, L'art dans le ruisseau voir ...

 

 

L'île et elle

A chacun son île. Celle d'Agnès Varda porte un nom, Noirmoutier et se définit "telle qu'apprise à l'école primaire : une étendue de terre entourée d'eau de tous côtés" .À Noirmoutier, l'eau, c'est l'océan. Du 18 juin au 8 octobre 2006, la Fondation Cartier pour l'art contemporain invite Agnès Varda à envahir ses espaces d'exposition à Paris . L'île et elle regroupe des installations pour la plupart créées pour l'occasion et ayant toutes pour point de départ l'Île de Noirmoutier.

 

 

Agnès Varda

 

L'Ile et elle

Agnès Varda

du 18 juin au 8 octobre 2006

Fondation Cartier pour l'art contemporain - Paris

voir aussi : notre article

 

L'île en l'eau

L'île est aussi au coeur de l'imaginaire des artistes du land art. Ils ne se contentent pas de l'habiter, ils la recréent. Elle prend ainsi successivement la forme d'une gigantesque spirale, d'un nénuphar ou d'un nid...

En 1970 Smithson déversait 7000 tonnes de pierres basaltiques à Rozel Point, sur la rive nord du Grand Lac Salé pour créer une volute de cinq cents mètres. Deux ans plus tard , elle disparaissait sous plusieurs mètres d'eau et de vase.

En 1983, Christo et Jeanne--Claude transformaient en gigantesques nénuphars de tissu rose des îles de Floride.

En 1982, Nils Udo construisait une Maison d'eau monumentale avec des troncs d'épicéa, des brindilles de bouleau et de l'osier dans la mer des Wadden à Cuxhaven en Allemagne.

La plupart des créations de ses artistes ont disparu, restent des croquis, photographies, vues aériennes et une touche de nostalgie.

C.P.

 

Eau et fontaine

Pour sa participation à la Society of Independant artists à New-York, Duchamp achète un urinoir. Il retourne l'objet, le baptise Fountain, le signe R. Mutt et le date de 1917 . Il l'envoie anonymement au Salon. Le jury refuse Fountain.

Cette photo est la seule trace de Fountain qui a disparu. Les autres images sont des "copies" de 1968 demandées par A. Schwartz à Duchamp "qui avait sans doute besoin de liquidité".(revue area)

Pour ceux qu'enthousiasment les grandes eaux duchampiennes, voir la suite au CRAC à Sète jusqu'au 29 octobre: "Chauffe Marcel".

voir : le site du CRAC de Sète

 

Bibliothèque Nationale

L'Ecriture Nomade

du 20 juin au 27 août 2006

BNF site François-Mitterrand / Petite Galerie - Paris

Michel Butor fête ses 80 ans cette année.

Treize étapes du voyage de Michel Butor autour du monde. Son Orient est contenu dans " Souvenirs illusoires d'un Japon très ancien" un ouvrage réalisé avec Geneviève Besse.

voir : l'ouvrage

voir : notre article sur L'Ecriture Nomade à la BNF

 
 

Tal Coat :

Dans les années 60, Tal Coat utilise de plus en plus fréquemment du lavis à l'encre de chine et annonce ainsi plus de fluidité dans sa manière de peindre. Les contours s'abolissent, l'identité du motif n'est plus cernable. La mutation apparaît dans les tourbillons, failles et cascades, et dans la série des grands Profils sous l'eau, visions de sa femme Xavière se douchant sous une cascade du Tholonet.

Tal Coat - une exposition de L'Hôtel des Arts à Toulon jusqu'au 3 septembre 2006

voir aussi : notre article

 
 
   
 

Goutte d'eau

Dans la goutte d'eau , l'installation de Pierre Malphettes, sept points de lumière en néon apparaissent entre le plafond et le sol comme des gouttes d'eau et sur le sol se trouvent cinq cercles concentriques de néon bleu.

Un langage urbain et industriel, une installation surdimensionnée pour traduire la poésie d'un micro événement naturel reproductible à l'infini, la chute d'une goutte d'eau.

En ce moment et jusqu'au 3 septembre dans le vestibule du Musées des Beaux Arts de Bordeaux, "Un arbre, un rocher, une source".

voir aussi : Pierre Malphettes sur le site documents d'artistes

   
 

Des couleurs flottantes

Créée pour la fête des Lumière de Lyon en décembre 2002, les "couleurs flottantes" sont pour l'artiste Daniel Tillier, l'évocation poétique de la peinture et son prolongement dans l'espace public.
Elles sont à voir comme une incitation, au bonheur et à la fraternité.

En ce moment et jusqu'au 23 juillet à la galerie L'attrape couleurs à Lyon "Pink Bus Time" l'exposition des traces de l'aventure d'un bus rose, une autre installation de Daniel Tillier.

voir : notre article

   
 

Logogramme

Durant l'hiver 1956-1957, sa quête conduit Christian Dotremont en Laponie. La neige lui offre sa page blanche. La main est libre. Le geste se déploie. Le mot trouve sa plénitude. Le logogramme est né. Que la fête commence.

L'écriture révèle « son cri » et/ou « son chant ». Le poème se regarde. Tantôt, Dotremont propose son texte en clair sous le logogramme tantôt celui ci est absent, ceux sont les logogrammes dits "incertains" exposés par la jusqu'au 26 août à dans le Var.  Une exposition à voir absolument.

C.P.

   
 

Revue area

N° 12 été 2006

eau, art et eau

180 pages couleur diffusé en librairie

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