Thoma Ryse est né en 1955 à Toulouse

Il vit et travaille en Bretagne et en Chine

e.mail :

site personnel : www.thomaryse.com

presse : Ipomés exposition 2006 Galerie Ty Art Show

 

Laisser moi quelques instants.


Si j'ai choisi la peinture, c'est peut-être pour ne pas être enfermé dans les mots.
Les mots sont clos, bruyants, bavards. Seuls les mots de la poésie sont libres, ouverts, généreux.

La peinture, c'est le silence, le désert, la fixité.
Déposer de la couleur sur un support, c'est un acte bête, gratuit, sans utilité immédiate, mais c'est aussi et surtout un acte de résistance à toutes les injonctions utilitaristes que me fait le système.

Ma peinture, c'est ma liberté. Si j'accepte dans ma peinture de dire “je”, c'est parce que je sais que je suis aussi “l'autre”, “vous”, c'est ce qui m'autorise à avoir ce culot et à vouloir la partager avec vous.

Comme beaucoup d'autres peintres, je me pose la question de savoir comment rendre tangible la perception du temps. Peindre, c'est être obsédé par le temps.

Roman Opalka mène depuis 1965 une méditation sur le déroulement du temps en alignant sur la toile avec un pinceau n°0 la série des Détails .
Commencé avec le chiffre 1 il s'est fixé comme objectif d'aller jusqu'à un infini qui sera déterminé par sa mort.

On Kawara a commencé le 4 janvier 1966 la série des Aujourd'hui et des peintures datées.
Sur un fond monochrome à l'acrylique, il indique la date de fabrication de la toile. Si à minuit elle n'est pas terminée, elle est détruite.

Ces deux très grands artistes ont une vision sombre et pessimiste du déroulement du temps.
Pour ma part, même si je sais que chaque toile, chaque forme peinte, chaque coulée de peinture, chaque coup de pinceaux sont la marque indélébile du départ d'un instant, je garde un sens de l'émerveillement devant ce flux incessant d'instants qui constituent la vie. Je refuse de m'enfoncer dans l'obscurité froide du monde, pour nager à la surface de la couleur, m'y baigner lontemps, très longtemps.
Dans mon travail sur la toile ou sur tout autre support, j'apporte une extrème attention à ces éclats de temps qui sont le “sens” de l'expérience de peindre. Je les vénère dans leur rareté. Je m'éfforce d'en conserver la trace pour pouvoir la partager avec ceux qui trop occupés à courir après le temps en ont oublié son constituant premier. Je reste disponible pour l'accueil. Qui a-t-il à accueillir ?

L'instant — le monde — le Tao.

Pas de narration, pas de programme à respecter, pas d'alphabet pré-choisi à utiliser, pas de règles à suivre scrupuleusement. Mais simplement l'obssession de faire partager ces moments, ce qui va bien au delà de la perception rétinienne. C'est une perception corporelle entière, complète.

Pour ouvrir ma vision, il me faut percer ce mur de brume que représente la toile. Plus je couvre la toile, plus je vois, et plus je vois, plus j'ai le sentiment de comprendre ces instants qui s'aglutinent. Mon souci est de rendre visible mon attachement émotif à cet agrégat d'instants. Je collecte, je guette, j'assemble ces morceaux de temps pour les enclore, et piéger leur intensité, leur énergie dont je me nourris pour en faire une construction durable, éternelle.

Le résultat espéré est de parvenir à aller au delà de ce je vois. Il y a probablement une certaine forme de nostalgie de ce qui ne sera plus mais aussi l'attente de ce qui adviendra. Une attente obstinée, lucide de ce moment magique, transcendant ou le tableau arrive à me faire comprendre le monde parce que brièvement je le rencontre.

J'aime faire appel à la mémoire de la main, ne pas me laisser guider par le seul concept. Peindre est pour moi une neccésité corporelle, c'est partir à la rencontre d'un moment magique dans cet espace de liberté qu'est la toile ou le volume. L'art validé par le seul concept ne me suffit pas. Il me faut me coltiner la matière, c'est pour moi une nécessité corporelle et spirituelle. La lenteur, la fragilité du fait main, est une véritable excitation physique, une expérience de perception sensorielle.


Je laisse à d'autre le soin de mettre à jour l'énergie des systèmes pour me concentrer sur l'énergie de l'instant.

Je suis totalement influencé par ce que je vois par ce que je sens — les paysages — les villes — le climat — la lumière — le bruit — les odeurs — mes rencontres — mes conversations. Dans mon travail il y a tout ça, mais sans représentation directe, mais plutôt ce qui reste en moi de ces expériences. C'est ce qu'en anglais on nomme “feeling”


Le choix des couleurs, des formats, du support, ne correspond à aucune règle pré-établie. Tout est fonction des circonstances, du lieu, des facilités d'approvisionnement. Pour les couleurs par exemple je m'arrange avec ce que j'ai en stock. C'est un peu comme lors d'une soirée, vous retrouvez des connaissances mais rencontrer aussi des personnes que vous ne connaissez pas et qui peut-être ne correspondent pas à vos goûts. Mais si vous voulez que la soirée soit réussie vous vous arrangez pour harmoniser, équilibrer ce qui au départ semblait ne pas pouvoir l'être. Alors au bout d'un moment vous vous faites de nouveaux amis et sur une période vous vous voyez souvent. Avec les couleurs c'est la même chose. Plus tard vous rencontrez un nouveau groupe d'amis et vous délaissez un peu les premiers.

J'aime sortir quelquefois de l'espace limité des œuvres traditionnelles pour parasiter un lieu plus que pour l'investir. L'investir signifierait à mes yeux le soumettre, alors qu'il n'est question que de le déranger, de le sortir de sa torpeur.
Mais cette démarche ne doit pas être systèmatique (dans le sens de système) elle doit être uniquement intuitive, presque spontanée. Il ne s'agit pas de décorer (bien que pour moi ce ne soit pas un gros mot), ni d'habiller un lieu mais plus prosaiquement de le reveiller avec le bruit de la couleur.

Thoma Ryse

juillet 2006

 

EXPOSITIONS COLLECTIVES :

  2006 " China International Gallery Exhibition " - Beijing
2005

Art Walk - Hong Kong - Chine

Peintures fraîches - Galerie Courant d'art France

2004 Face à Face - Chapelle de Lancerf - Côte d'Armor France
2003 Les arts à l'Abattoir -Paimpol - France
2000 New Painting - Andersen Consulting - Paris - France
1995

SIAC Salon d'Art Contemporain de Strasbourg - (Galerie de l'Art en Mouvement)

1994

11e Salon de la Jeune Peinture - Angers - France

Grand Prix de Peinture - Saint Grégoire - Rennes - France

Grand Prix de Peinture - Sarreguemines - médaille de bronze - France

Galerie du Vieux Moulin - Le Tôt Cléres - France

20 artistes pour un début de collections - Le Vésinet 78 - France

1993

Grand Prix de Peinture - Saint Grégoire - Rennes - France

2ème Prix de la Jeune Peinture

Grand Prix de Peinture - Sarreguemines - France

1991 Terminus Bastille - Verneuil L'étang - Seine et Marne - France
1988-1989

Travaux sur papiers - Villeneuve d'Asq - France

Décoration d'un plafond de 60 m2 - Dampierre en Yvelyne - France

Le livre dans tous ses états - Galerie Caroline Corre - Paris

 
EXPOSITIONS PERSONNELLES :
2006

Ipomés - Galerie Ty Art Show - Perros Guirec

Shangai Duolun MoMA

Imagine Gallery - Beijing - Chine

2005

IFC mall - Hong Kong - Chine

Lee garden - Hong Kong - French may Chine

Taikoo Place - Hong Kong - Chine

State of the arts Gallery Hong Kong - Chine

Ma Galerie - Paimpol -France

2004

Casino de la Trinité sur mer - France

Galerie Weider - Auray - France

State of the arts Gallery Hong Kong - Chine

1994  Galerie Ofivalmo - Paris France
1989 Galerie Charley Chevalier - Paris - France
     
  COLLECTION :
  Butagaz - De Circuit Associate - Elf - Banque Ofivalmo - Mediaslife - Asian Art News - Hong Kong - Musée d'art moderne de Shangaï - Sun Media Investment - Chine...
     
     

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