FOCUS (1)

Envie  de  ville ...

 

Denis Darzacq (porfolio La Chute)

"Quand l'ascenseur social est en panne il faut savoir rebondir. Entre l'envol et la chute, l'homme parachuté dans la cité apprend à maîtriser sa trajectoire. " notre article

Les villes sont "plastiques", les villes sont humaines.

Lieux d'ouverture et de brassage culturel, au carrefour des flux de l''information, les villes alimentent fantasmes et utopies. Territoires privilégiés de la mondialisation en marche, elles grouillent, gagnent sur la campagne, se transforment grâce aux nouveaux moyens de communication.

Italo Calvino pense que « Les villes comme les rêves sont faites de désirs et de peurs, même si le fil de leur discours est secret, leurs règles absurdes, leurs perspectives trompeuses ; et toute chose en cache une autre. »

L'homme tente de s'adapter aux cités démesurées, avec son corps, avec des souvenirs et des mots. La ville accumule les strates, passé, présent, et avenir en gestation.

Catherine Plassart

Espèce d'espace

"Il n'y a rien d'inhumain dans une ville, sinon notre propre humanité".

Georges Perec Espèce d'espace

"Partant de La vie mode d'emploi Anne Roche nous explique que Georges Perec esquisse un programme de sociabilité avec les voisins, où il s'agirait de "souder ensemble les gens d'une rue par autre chose qu'une simple connivence, mais une exigence ou un combat". Il nous suggère d'apprivoiser les maisons (les regarder, déjà, lever la tête, essayer de se rappeler ce qu'il y avait là avant), tout en nous mettant en garde contre la difficulté de l'entreprise : "Rien ne nous frappe. Nous ne savons pas voir." "

in le dossier Perec de François Bon

>>> Georges Perec (notre dossier)

 

La drôle de ville

 

Philip Guston est un peintre transfuge de l'expressionnisme abstrait. Il décide dans les années soixante-dix de revenir à la figuration pour exprimer quelque chose du monde qui l'entoure. Sa vision urbaine et apocalyptique proche de la bd contestataire de l'époque (on pense aussi à Crumb ) nous enchante trente ans après. Nostalgie , nostalgie . Regard ...

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Une proposition

"La ville est un corps strié d'artères, des accents rythment son territoire. À chaque rue, angle ou mot, elle s'invente une figure où circuler entre des fictions, des passions, image du vertige. La ville est pulsion, réserve dont les enjeux inscrivent les éclats d'un chant. La ville est horizon. La ville est mémoire, saccade, utopie, livre ouvert sur l'époque. En cela elle cite les signes du multiple. Dans ce décor, les mots déploient une histoire infinie. La ville est proposition. La ville est débordement, secret. La ville est métonymie. Projets, fractures, écritures, amours, tensions, la ville est un hasard concret, ses dédales filent l'idée. Et la ville remue, énergie d'une géographie, écho aux dérives dans l'ailleurs ou dans Montréal, cette ville, ma voix d'accès à la réalité."

Claude Beausoleil Ville Concrète (cassette audio) éditions Écrits des Forges

Poète et critique, Claude Beausoleil est très actif depuis 20 ans dans le domaine de la poésie. Il participe à des conférences et à des colloques , des festivals de poésie au Québec et à l'étranger. Il est aussi directeur de la revue Lèvres urbaines...

Un rêve dans la ville

Les dessins de Catherine Melin résultent d'une longue démarche prenant pour point de départ des photographies et des séquences vidéos retravaillées sur ordinateur. Un travail de photo-montage et de projection d'images précède encore l'étape du dessin au crayon. Elle construit ainsi un univers à la fois poétique et personnel parfois quasi surréaliste. Le ddo lui a confié la page d'artiste du n°44 spécial Anvers.

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La création de New-York

Le sujet de John Dos Passos dans Manhattan Transfer est la création de New-York , la métropole du XXième siècle. On chercherait pourtant en vain dans son livre la dimension "plastique" de la ville. Tout est dit à ce propos, en quelques lignes, dans l'incipit du chapitre II. Pas de description. La New-York de Dos Passos est une ville "humaine" : des personnages, des histoires, des dialogues, des atmosphères aussi, faites d' odeurs, de sons, et de lumières.

Difficile cependant pour Dos Passos, de renoncer tout à fait à ce qui fait image. Ainsi les incipit des chapitre IV et V

>>> Dos Passos (notre dossier)

Une chambre à New-York

Room in New-York Edouard Hopper

La ville debout

Pour une surprise, c'en fut une. À travers la brume, c'était tellement étonnant ce qu'on découvrait soudain que nous nous refusâmes d'abord à y croire et puis tout de même quand nous fûmes en plein devant les choses, tout galérien qu'on était on s'est mis à bien rigoler, en voyant ça, droit devant nous...
Figurez-vous qu'elle était debout leur ville, absolument droite. New-York c'est une ville debout.  On en avait déjà vu nous des villes bien sûr, et des belles encore, et des ports et des fameux mêmes.  Mais chez nous, n'est-ce pas, elles sont couchées les villes, au bord de la mer ou sur les fleuves, elles s'allongent sur le paysage, elles attendent le voyageur, tandis que celle-là l'Américaine, elle ne se pâmait pas, non, elle se tenait bien raide, là, pas baisante du tout, raide à faire peur.

Céline, Voyage au bout de la nuit , (1932)

La ville en liesse

La ville en liesse Viera da Silva

A New York

New York ! d'abord j'ai été confondu par ta beauté, ces grandes filles d'or aux jambes longues,
Si timide d'abord devant tes yeux de métal bleu, ton sourire de givre
Si timide. Et l'angoisse au fond des rues à gratte-ciel
Levant des yeux de chouette parmi l'éclipse du soleil.
Sulfureuse ta lumière et, les fûts livides, dont les têtes foudroient le ciel
Les gratte-ciel qui défient les cyclones sur leurs muscles d'acier et leur peau patinée de pierres.
Mais quinze jours sur les trottoirs chauves de Manhattan
- C'est au bout de la troisième semaine que vous saisit la fièvre en un bond de jaguar
Quinze jours sans un puits ni pâturage, tous les oiseaux de l'air
Tombant soudain et morts sous les hautes cendres des terrasses.
Pas un rire d'enfant en fleur, sa main dans ma main fraîche
Pas un sein maternel, des jambes de nylon. Des jambes et des seins sans sueur ni odeur.
Pas un mot tendre en l'absence de lèvres, rien que des coeurs artificiels payés en monnaie forte.
Et pas un livre où lire la sagesse. La palette du peintre fleurit des cristaux de corail.
Nuits d'insomnie ô nuits de Manhattan ! si agitées de feux follets, tandis que les klaxons hurlent les heures vides
Et que les eaux obscures charrient des amours hygiéniques, tels des fleuves en crue des cadavres d'enfants.

Léopold Sedar Senghor, Ethiopiques (extrait de A New York)

Bibliographie sélective :

Frédéric Clot
Peintures, dessins, CAT. 1 // mai 2005 255 x 200 mm, 48 pages en duplex édition courante et édition de tête enrichie d'une illugraphie sur papier japon, présenté dans un étui cartonné réhaussé de la main de l'artiste. Chaque exemplaire est unique 30 ex. numérotés et signés

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note de l'éditeur : Des lignes de force tiennent en joue ces forêts où la perspective s'arrête là où commence la ville imperceptible. Quant aux villes, elles s'inscrivent dans des échelles improbables, pures expressions de mégapoles préhistoriques, bien avant, bien après le règne humain.

 

PINK BUS TIME

"Un bus revêtu d'une peau rose, traversé par un arbre et encadré par des chevaux sert d'écrin aux “mille richesses" collectées par les passagers du bus. Au moyen d'appareils photos, de caméras mais aussi avec le pinceau, la bombe, le texte, l'équipe élabore une bibliothèque de signes qui une fois orchestrée constitue la mémoire de l'aventure.

La conscience du temps comme colonne vertébrale à cette “arche de Noé ”, comme guide régulateur moteur d'une aventure artistique hors du commun et sans commune mesure Des territoires à défricher, des territoires à conquérir au propre comme au figuré, des traces laissées par les uns et les autres, une aventure collective donc.

Durant plusieurs mois autour d'un artiste Daniel Tillier et des opérateur Jean Jacques Faure et Alpha Diallo sont convoqués le métissage, la différence, l'art, la cuisine, l'amitié, la discussion, la philosophie, la réalité, l'imaginaire, l'Afrique, le monde, la rue, la maladie, la musique, le social, l'économie, la culture, la vie ...

Le temps de rien, le temps c'est de l'argent, le temps d'aimer, le temps passé, le temps du nucléaire, le temps réel, le temps virtuel, le temps c'est la vie, PINK BUS TIME c'est un temps pour écouter l'avis de l'autre."
Daniel Tillier le 22 avril 2005

PINK BUS TIME

TIME PINK BUS

BUS TIME PINK


voir l'installation conçue et réalisée à l'occasion de " L'Art sur la Place" Projet participatif dans le cadre de la Biennale d'art contemporain de Lyon en 2005

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