octobre 2005

De l'air !

Aujourd'hui, le plus souvent, les photographes sont les artistes qui portent sur la planète, sur le monde, sur les peuples, un regard lavé de tout soupçon .

Soupçon de se vouloir dans l'air du temps, quand on est ni de son temps, ni dans le temps seulement dans son époque.

Soupçon de se compromettre avec les différents pouvoirs surtout celui qui gouverne le monde, l'argent.

Soupçon de vouloir satisfaire le seul plaisir immédiat et de tout ignorer du désir.

Soupçon de jouer le jeu des apparences, des faux semblant, de manipuler des objets sans valeurs.

Pour la deuxième année, le festival de photographies L'Oeil en Seyne à la Seyne-sur-mer nous propose dans un seul et même lieu la villa Tamaris Pacha, une exposition regroupant les travaux de vingt-huit photographes.

Les thèmes choisis pour la manifestation soulignent la nécessité de traiter de l'essentiel. Après l'eau en 2004 , l'air en 2005.

Le monde, aussi moderne soit-il, n'est pas débarassé de son rapport aux éléments naturels. Mais on ne semble s'en apercevoir, pour mieux l'oublier ensuite, qu'au moment des grandes catastrophes.

Mais les éléments sont ambivalents. Ils ne sont pas seulement, dans leur violence, responsables des désastres que connaissent les sociétés humaines. Ils appartiennent à la matière vivante, douce dans sa présence originelle.

La célébration des noces de l'air et du vent dans l'édition 2005 de L'Oeil en Seyne nous montre que quel que soit le lieu, la contrée, le pays, le vent continue à souffler...

L'oeil regarde, l'homme imagine.

Catherine Plassart

Résistance 2005 :

J'ai écrit "Envers et contre tout, je n'irai pas à Saint Etienne pour voir ça ! (cf article du 14 septembre dans le Blog d'Art Point France).

Olivier Céna quand à lui, est allé à Lyon pour la 8e Biennale d'art contemporain, il a vu.

Le programme était alléchant : les oeuvres rebelles des années 60-70 et celles d'aujourd'hui. La déception est immense : pas de prise en compte de l'histoire dans une exposition qui a le culot d'être titrée "Expérience de la durée".

Je crois qu'il faut lire l'article d'Olivier Céna. Que dit-il, poliment ? Je résume...

- on en a soupé des commissaires d'exposition vedettes qui cachent leur ignorance crasse de notre histoire proche derrière des "paravents philosophiques".

- on n'en veut plus de cette hypocrite récupération des manifestations et des objets artistiques d'une contre-culture que l'état du monde justifiait complètement.

- on n'en revient pas, et là je le cite encore :

"le monde n'allant guère mieux qu'il y a quarante ans (le chanteur ivoirien Tiken Jah Fakoly dit même qu'il va très mal), on s'attend à de l'agit-prop, à du dur, à du saignant, à de l'anti-Bush façon Michael Moore (véritable héritier de la contre-culture), à une critique de la faillite du politique, de la communication envahissante, de la fragilité de la démocratie rongée par la démagogie, que sais-je encore ?, de la paupérisation du monde occidental. Or, ce que l'on nous propose est d'entrer pieds nus dans une pièce remplie de ballons de baudruche rose pâle (l'Anglais Martin Creed) ou d'admirer - est-ce bien le mot approprié ? - la collection de boîtes La Vache qui rit du Belge Wim Delvoye.

Olivier Céna en conclut, se référant à Hannah Arendt que ce qui est offert en patûre à nos appétits exacerbés de loisirs n'a pas grand chose à voir avec la culture.

On a vu d'autres oeuvres, on a lu d'autres livres, on a vécu d'autres vies, on ne nous l'a fait pas ! On a les cheveux gris, et vous n'en revenez pas que nos yeux brillent, que nos bouches sourient, que l'art puisse nous rendre heureux ? Les chemises à fleurs n'ont pas grand chose à voir dans tout ça. Vous aimeriez connaître notre source de jouvence ?

La voilà : L'esprit de résistance. Oui, lui, exactement le même que celui qui animait nos parents quand ils devaient se battre contre tous les fascismes.

Nous avons ouvert un dossier, titré De la critique à l'esthétique. Au delà des rejets, en deça des jugements entiers, nous souhaitons aussi envisager du point de vue de la pensée, l'évolution des démarches et des pratiques artistiques dans leur contexte historique.

C.P.

voir aussi notre dossier : De l'esthétique à la critique (textes de Nicolas Grimaldi, Pierre Givodan, Hans Kova, Gérard Fromanger)

 

L'humour des peintres

J'avais très envie de donner la parole à Ben dont je reçois la plupart du temps les newsletters avec plaisir. Notamment, j'aime bien quand Ben renonce à compter ses chapeaux et ses écharpes et qu'il se sent "comme une grande truie qui doute" :

"J'aimerais ce matin pondre mon texte sur Dada
Parce que, comme je l'ai déjà dit,
Dada fut en art
La plus grande des ruptures
Du XXème siècle
OUI MAIS ..." (cf., sa newsletter du 23 septembre).

Mais je préfère ouvrir nos colonnes à Christian Pellet devinant de plus que le lecteur Ben pourrait très bien, lui aussi être séduit par ce qui suit.

A l'occasion de la parurion de Paysage avec Don Quichotte aux éditions Art&Fiction Christian Pellet nous livre tout à trac «La Triste Figure et l'humour des peintres» :

"La parution de Don Quichotte de la Mancha en 1605 marque, a-t-on pris l'habitude de dire, l'apparition du « roman moderne ». La même année, à Strasbourg, Johann Carolus imprime Relation, premier « journal moderne » selon la très officielle Association Mondiale des Journaux. La discrétion avec laquelle on procède en 2005 à cette double commémoration - quatre cent ans de modernité de l'écrit donnent un peu le vertige - n'a pas découragé trois peintres romands de s'associer à un écrivain parisien pour célébrer à leur manière l'œuvre de Miguel de Cervantès.

Paysage avec don Quichotte, publié ce mois aux éditions art&fiction, est un petit livre provocateur. Il rassemble des détails d'un dessin monumental exécuté par Philippe Fretz, Stéphane Fretz et Stéphane Zaech sur lesquels, de page en page, le long d'une ligne unique, défile une nouvelle de Stéphane Zagdanski1, intitulée DQ2005. Nous y est conté un nouvel épisode de don Quichotte (« un chic type ») arpentant sur sa Rossinante (une « patinette en aluminium ») la galerie marchande du Louvre pour offrir à Dulcinée (« poinçonnée de ces pustules patentées qu'on nomme piercings ») un téléphone mobile du dernier cri.

Même si l'hilarité que provoque cette aventure contemporaine de Chevalier de supermarché nous distrait des magnifiques variations à l'encre de Chine que le texte traverse, l'écriture et le dessin sont ici au service d'un projet étonnant : orner la salle d'apparat du Manoir de Martigny d'un paysage. La grande salle de cette demeure du 18e siècle, revêtue d'un lambris peint et repeint, où le faux-bois alterne avec le noyer, devait à l'origine être couverte de peintures illustrant des épisodes de don Quichotte. Fretz, Fretz et Zaech sont partis de cette assertion publiée par Joson Morand en 1935 dans La Maison Bourgeoise en Suisse mais que n'a confirmée aucune source. Peu importe, ce type de rumeur convient fort bien aux peintres pour faire entrer dans leur Paysage la figure (égayée par Zagdanski) du premier héros romanesque moderne. La place du texte, à l'exposition, est réservée par des phylactères disséminés tout au long de la paroi. La contribution de l'écrivain vient ainsi s'y déposer comme « un papillon au cœur d'un presse-papier de cristal ». La fiction contemporaine est à ce prix : il faut un genre aussi vénérable que le paysage en peinture pour nous faire sentir aujourd'hui tout le trajet parcouru par le roman en quatre siècles. "

A quoi Christian Pellet ajoute toujours à propos de Paysage avec Don Quichotte, une réflexion sur "Le paysage ou l'art de dégriser"

"Le livre (conçu en tant que catalogue d'exposition) s'achève par un essai de Stéphane Zagdanski, Cervantès émancipé, qui donne une subtile mesure de la rencontre texte -image:  «…aller-retour entre la feinte et le vrai ; fiction fabulée dans l'Histoire ; opacité par excès de transparence ; suspense ironique et dégrisant… autant d'éléments qui concourent à une parfaite autarcie romanesque du Quichotte, lequel relève ainsi de ce qu'il faut nommer une dialectique du vrai et du faux, une joute du vraisemblable et de l'invraisemblable trouvant leur parfaite unité dans le rire. »

Au cœur du roman, c'est donc l'absence d'humour – symbolisée par l'Inquisition au temps de Cervantès – qu'il faut conjurer. Je fais l'hypothèse d'un humour sophistiqué chez les peintres Fretz, Fretz et Zaech, qui n'en sont pas à leur première collaboration : il y a eu Les droits et les devoirs, une peinture murale réalisée en 1995, Gaudium et Spes I en 1999 et les gravures de Utopomachia en 2002. Le prodigieux paysage dans lequel apparaît don Quichotte, réalisé à Genève par les trois artistes alors que Zagdanski concevait sa nouvelle à Paris, n'a rien de bucolique. S'y croisent des barbelés végétaux et des barrières d'improbables montagnes, des clôtures à la perspective tronquée, des nuages épais sur des flots inquiétants. Enfin, devant un ciel d'encre noire se détache le profil familier du Chevalier à la Triste Figure sur sa monture. Tous deux semblent constitués de planches de bois. Comme si le dessin devait restituer, dans la dialectique du vrai et du faux dont parle Zagdanski, une autre dimension du héros romanesque : « …une collaboration végétale qui repose sur la patiente sérénité du temps. Il a la beauté d'un tronc noué, dit une notice de l'auteur en préambule, grand, maigre, gonflé de sève rose et blanche ; c'est un arbre vivant et lisant. »

La Mancha de Cervantès était une région aride et désolée. Dans le paysage des trois peintres suisses, don Quichotte traverse sereinement un décor mental, à la fois lumineux et sombre : celui de l'humour gris ?

Christian Pellet co-dirige les éditions suisses Art&Fiction

en savoir plus :

>>> Paysage avec Don Quichotte eds Art&Fiction

>>> Stéphane Zagdanski (notre dossier)

>>> Stéphane Fretz (notre dossier)

>>> Philippe Fretz (notre dossier)

>>> Stéphane Zaech (notre dossier)

L'Oeil en Seyne

Festival international de photographies de La Seyne sur Mer

 

Alain Mingam, commissaire de l'exposition a sélectionné les travaux de vingt-huit photographes. Nous vous en présentons une dizaine dans notre dossier dont les photographies témoignent de la diversité des regards portés sur "l'air et du vent".

"...Car le vent est léger, il porte les cerfs-volants dans les ciels de Toscane ou d'Indonésie comme il porterait les rêves d'un nouvel Icare...

...Le même élément , l'air, nous renvoie aux manifestations les plus terrifiantes de la nature, à la catastophe. Nous sommes  dans le monde et rien ne nous protège complétement.  La science et la technique connaissent leurs limites. Reste la peur, celle qu'il faut conjurer...."

(extrait de notre article du 21-09 dans le blog de Art Point France )

 

L'Oeil en Seyne

Festival international de photographies

du 1er au 31 octobre 2005

Villa Tamaris Pacha La Seyne-sur-mer (Var)

ouverture tous les jours de 14h30 à 18h30 sauf les lundi et jours fériés. entrée gratuite

Pas une feuille ne bouge

Quand l'absence d'air a à voir avec l'arrêt du temps.

Henri Cueco a écrit et publié "120 paysages que je ne peindrai jamais". Ils sont tous plus beaux, les uns que les autres. Je m'y promène souvent.

Celui-ci m'apparaît de circonstance. Il souligne en creux , combien l'air et le vent sont du côté de la vie.

"Vers vingt heures. Soirée calme. Je m'assois seul et regarde le paysage. Paysage tressé jusqu'à la barrière de la montagne crayeuse estompée mais présente en hauteur, au-delà de la confusion végétale. Tentative de mise en ordre par les valeurs atténuées en s'éloignant du lieu d'observation. L'insolite n'est pas dans le contenu de l'image, il est dans la fixité absolue des éléments. Pas une feuille ne bouge ni dans le plan rapproché , ni au loin. Tout est figé, sentiment de n'avoir jamais vécu une telle immobilité, un arrêt sur image. Que se passe-til ? Pourquoi cela ne remue-t-il plus ? Pourquoi les petites branches, les feuilles ne respirent-elles pas ? Cela viendrait-il de moi qui ne frémirait plus ? Ce n'est ni beau, ni le contraire, toutefois le sentiment d'arrêt du temps, d'immobilité mortifère est visible. Serait-ce là l'imprévisible fin du monde ? La fossilisation commencée. Je m'éternise, déjà statufié. Un cri d'enfant, une feuille qui remue me font un signe. Le monde va continuer à échanger, à s'agiter, à vivre, et j'ai faim."

Paysage 17

dans "120 Paysages que je ne peindrai jamais" Henri Cueco Seuil/éditions Pérégrines. 2005

 

 

Le jeu des sept familles :

poésie visuelle

textes de François Moa mis en images par l'auteur

Nous sommes fiers et ravis que François Moa nous ait proposé en avant première, suite à la parution de nos articles critiques récents, la diffusion de son livre "Le jeu des sept familles".

François Moa est un héritier de Dada à plusieurs titres : son propos irrévérencieux est revendicateur ; ses poèmes lettristes moulent les mots dans la matérialité des lettres.

Brefs, simples, concis, spontanés, drôles, les infopoèmes de François Moa sont bien emballés.

voir sur ce site : Le jeu des sept familles de François Moa
 

Le blog d'Art Point France :

Nous avons créé notre blog fin juin. Sa fréquentation est déjà importante. Durant le mois de septembre, 2500 visiteurs uniques l'ont consulté.

Dans ce nouvel espace, au jour le jour, nous publions des articles qui renvoient à l'actualité des expositions dans les régions françaises, des chroniques , des billets d'humeur.

N'hésitez pas à y prendre la parole, à réagir aux textes, aux images que nous publions, à nous laisser vos commentaires.

Cet espace nous l'avons aussi créé pour vous.

www.artpointfrance.info

 

Art Point France Diffusion construit à petits pas ses propres ressources biographiques et bibliographiques

Vous pouvez consulter de nombreux dossiers sur les écrivains, les poètes, les artistes. Vous y avez accès notamment par l'annuaire des auteurs, par l'annuaire des artistes.

Dans chaque bibliographie sélective, vous trouvez des ouvrages diffusés par Art Point France Diffusion.

 

L'arbre sous le ciel :

A quoi bon un ciel bleu quand l'arbre est mort !

Photographie Nigel Dickinson

L'arbre occupe une grande place dans notre imaginaire.

Sa vie lente et assurée nourrie de l'eau des profondeurs, nous raconte la longue histoire de notre sol.

La légèreté de sa frondaison cotoyant les nues conduit notre regard, vers les ciels changeants qui racontent autrement le passage du temps.

Couché, torturé, vaincu par les éléments, sa noblesse bafouée nous rappelle notre capacité à résister mais aussi notre finitude.

C.P.

 

Paysages :

"L'idée de paysage, de libre circulation du regard, d'errance est celle qui convient le mieux au propos du peintre , quel que soit son thème ou son style" (Henri Cueco) Et quand à cela s'ajoute un métier, une connaissance de l'histoire du paysage dans la peinture du XIXe comme chez Jocelyne Clémente, le face à face révèle bien des secrets.

Si Jocelyne Clémente se promène, observe, détaille, photographie, elle ne peint pas sur le motif. Elle peint dans son atelier car la peinture est "cosa mentale". La rigueur qu'exige une montagne ou une vague, le scrupule que réclame un reflet dans l'eau font que la ressemblance est au delà du modèle.

On est souvent saisi par l'aspect changeant des paysages dans la nature. Ceux de Jocelyne Clémente font image, ils racontent. Ils échappent aussi, car ils bougent, s'éclairent, parlent, s'assombrissent au gré des tons, des couleurs, des valeurs employés par l'artiste. Elle fait circuler la lumière sur la totalité de la toile. Ainsi, ses paysages restituent à la vitesse de l'éclair une émotion. Et, ils subsitent sans que l'on sache trop quoi en faire, dans notre pensée émerveillée.

Catherine Plassart

 

Bibliophilie :

les parutions de septembre 2005

Une feuille bimestrielle, pliée en quatre et glissée dans un étui de papier. Tirage à 101 exemplaires, impression jet d'encre sur papier Vergé. Il s'agit de PAGE publiée par les éditions les Arêtes. Ci-dessous, juin, août, et octobre 2005.

PAGE n°7 Au fond Françoise Thieck 5€ voir

PAGE n°8 Sur la crête Alain Bernaud et Pascale Chevalier 5€ voir

PAGE n°9 L'île escamotable Seamus Heamey et Philippe Guitton 5€ voir

Vous pouvez aussi vous abonner à PAGE, ou acquérir cinq objets sous coffret voir

 

Deux parutions en septembre aux éditions Art&Fiction

 

Philosophisches Wörterbuch textes de Yves Rosset, dessins Claudia Renna collection PACIFIC
prix : 40€
voir l'ouvrage

Asylon textes Christian Girard, dessins de Michael Rampa, collection PACIFIC prix : 40€
voir l'ouvrage

 

et le livre qu'il ne faut pas manquer (cf article dans la colonne de gauche)

Paysage avec don Quichotte
Philippe Fretz, Stéphane Fretz, Stéphane Zaech, textes de Stéphane Zagdanski collection SHUSHLARRY 2005
prix du tirage de tête : 200€
voir l'ouvrage

 
 
 

Lire en fête

Lire en fête vous donne rendez-vous ce mois-ci les 14, 15, 16 octobre.

Quantité de manifestations auront lieu en France et dans le monde. Le 15eme salon de la Revue se tiendra les samedi 15 et dimanche 16 octobre 2005 à l'Espace des Blancs-Manteaux à Paris. (cf. notre article dans le blog)

C'est l'occasion pour nous de vous proposer un petit panorama des revues d'art et de littérature.

>>> voir

Sofi Eicher, relieure en plein travail..

Le dimanche 25 septembre 2005 à 14h00 deux livres sont nés : ils ont été fabriqués, lus, et ont fait leur entrée dans le monde pendant la FUREUR DE LIRE à Genève… Asylon de Michael Rampa et Christian Girard  et Philosophisches wörterbuch de Claudia Renna et Yves Rosset aux éditions Art&fiction. Ces livres, ont été achevés de relier en public par Sofi Eicher, relieure lausannoise, vernis en musique et lus par le quartett Pamela's Parade, les écrivains Yves Rosset et Christian Girard, et la comédienne Joëlle Fretz .

 

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