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juillet 2005
L'héritage du "peintre- poète"
Paul Klee a hésité un long moment entre musique, peinture, écriture. Son voyage en Tunisie en compagnie d'August Macke décidera pour lui, il sera "peintre-poète". Lui qui aimait l'opéra choisit la musique du silence. Il transpose polyphonie et rythme au mode visuel. Il opère le syncrétisme des genres, essence du "troisième style" qui caractérise les œuvres de la modernité.
Son catalogue compte plus de 9000 pièces. Leurs titres sont autant de rendez-vous avec la poésie des mots. Au delà de l'oeuvre plastique, sa pensée esthétique, nourrie de son travail de recherche picturale sur la proportion, l'équilibre, la mesure et le rythme, ainsi que de sa réflexion sur diverses théories des couleurs est fondatrice du rapport actuel du spectateur au tableau, des peintres contemporains à la peinture.
Un immense héritage, donc! et qui prend forme à Berne, la ville qui a vu naître et mourir l'artiste dans le Centre Paul Klee, inauguré en juin.
Renzo Piano, l'architecte, a conçu une immense sculpture paysagère aux lignes empreintes de douceur et de sérénité pour le "poète du silence". De proche en proche, les trois coques de l'édifice telles des collines forment une île dans le paysage.
Paul Klee aimaient les bateaux , l'idée du voyage et plus simplement encore le mouvement, son déroulement.
Renzo Piano a immédiatement pensé à la construction navale, à la forme parfaite d'une quille de navire. La construction prend ainsi la forme de trois quilles de navire alignées le long d'une allée. Seule une voile semi-translucide les recouvre, tamisant la lumière.
Le voyage se poursuit.
Catherine Plassart
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Angelus novus Paul Klee 1920
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Le temps advenu
"Il y a un tableau de Klee dénommé Angelus Novus.../...
.../...Tel devra être l'aspect que présente l'Ange de l'Histoire. Son visage est tourné vers le passé. Là où à notre regard à nous, semble s'échelonner une suite d'événements, il n'y en a qu'un seul qui s'offre à ses regards à lui : une catastrophe sans modulation ni trêve, amoncelant les décombres.../...
.../... L'Ange voudrait bien se pencher sur ce désastre.../...
.../... Mais une tempête s'est levée.../..
..../... Nous donnons le nom de Progrès à cette tempête. "
Walter Benjamin
L'Angelus Novus de Paul Klee est l'image de l'ange déchu pour Walter Benjamin : un ange que l'actualité de l'histoire trahit. L'Angelus Novus regarde en arrière les décombres. Il brise la chaîne du progrès. Il tente de retrouver ce "monde d'une actualité intégrale" qui ne peut advenir que par le conflit entre passé et présent.
L'absolue nouveauté, c'est le meilleur qui ressurgit, c'est le temps advenu.
"Thèses sur la philosophie de l'histoire" paru en 1940 est contenu dans le tome 3 des Essais de Walter Benjamin, disponible dans la collection Folio
à savoir : Colloque Walter Benjamin, B. Tackels à Cerisy du 11 au 18 juillet 2005
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Un iconoclaste : Enrique Vila-Matas
"Ce fut le jour où j'ai découvert que, comme disait Walter Benjamin, le chroniqueur qui raconte des événements sans faire de distinction entre les grands et les petits est guidé dans sa démarche par la vérité : parmi tout ce qui s'est passé rien ne doit être considéré comme perdu pour l'histoire. Ce fut le jour où j'ai découvert qu'il y avait à l'étranger des écrivains et des cinéastes d'une génération antérieure à la mienne - comme Wenders et Handke - qui dialoguaient sans complexes à propos du rock and roll, du bonheur étrange que peut procurer tout à coup une chanson de Van Morrison. J'ai continué à vivre dans le désespoir, mais avec des moments d'étranges bonheur procurés de temps à autre , et c'est encore vrai aujourd'hui, par le rock and roll."
Enrique Vila Matas "Paris ne finit jamais" p163,164 eds Christian Bourgois
Paris ne finit jamais, et nous, nous ne finissons jamais de lire Vila-Matas. Iconoclaste, grand lecteur, il retient l'essentiel et le raconte.
Paris ne finit jamais éditions Christian Bourgois 2004 19,95€
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Art Point France Diffusion construit à petits pas ses propres ressources biographiques et bibliographiques
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Klee, l'élan, l'aventure
Les bateaux, triangles, cercles, carrés, segments sont sur le point de partir. Ils sont déjà en mouvement, voguent et se balancent. D'autres, des voiliers bleus demeurent au port. Les bateaux sur une même ligne glissent sur l'eau en tout sens. Quelle direction donner au voyage ? suivrons-nous la flèche?
Les bateaux sont un motif récurrent dans l'oeuvre de Klee. Ils reviennent plus souvent encore entre 1926 et 1928. Il est à l'île d'Elbe, à l'île de Porquerolles, en Corse. Le 8 août 1927, il écrit de Porquerolles à son épouse Lily: "Je vois ici et là des bateaux traverser la mer bleue, et alors, je ne tiens plus en place".
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Centre Paul Klee à Berne
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voir aussi
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Nous avons créé notre blog :
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Ce qui est nouveau :
Une présentation du travail en peinture de Michèle Katz : "L'art à l'époque de la disparition ou les preuves de l'existence de l'homme"
Une présentation du travail en peinture de Anne Slacik
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L'actualité des expositions en région est riche en cette période estivale :
Consulter absolument notre agenda
Si vous êtes dans le sud de la France, nous vous recommandons plus particulièrement une exposition prestigieuse des musées de Marseille et de Montréal, "Sous le soleil exactement", le paysage en Provence du classicisme à la modernité (1750-1920) au Centre de la vieille Charité à Marseille jusqu'au 21 août. Difficile de nommer tous les artistes présentés. Parmi de nombreux merveilleux tableaux , ceux du peintre marseillais Emile Loubon, ceux de Cézanne, Van Gogh, Derain, Dufy , Braque...
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Paul Klee Départ des bateaux , 1927, huile sur toile, 50 x 60 cm Zentrum Paul Klee, Bern
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Klee festif
Il y avait chez lui ce goût de l'enfance.
Enfance de l'homme : l'Afrique
Enfance de l'art : les dessins d'enfant, l'art primitif.
Ce goût des commencements et ce sens de la fin .
L'harmonie, le rythme, la mesure, le poursuivaient.
C'était aussi un musicien accompli.
Un lecteur, un écrivain.
La couleur l'habitait et le sens du dessin.
Il croyait en l'unité du cosmos et inventa l'art moderne avec ses amis du "Cavalier bleu", Kandinsky en tête.
Orientaliste ? peut-être.
Mais Franz Marc, August Macke, Matisse et les "fauves" aussi dans une certaine mesure.
A notre avis, il faut plutôt le rapprocher de Picasso qui ne s'est pas trompé et le considérait comme "le maître du petit format". Klee déconstruit l'espace de la représentation pour ouvrir sur autre chose : le monde du désir. Un cosmos rêvé.
Klee romantique?
Klee solitaire?
Klee ennemi de tous les académismes, de tous les intégrismes!
Klee esthète oui, mais aussi moraliste, car aimant la vie et la couleur.
Klee "artiste dégénéré", selon le mot des nazis?
Comme Picasso, il s'est battu contre la mise au pas de l'art qui préfigure celle de l'existence.
Si l'Afrique lui parle c'est à cause de sa lumière, ses couleurs et ses formes.
Klee le contraire du sérieux dans l'art.
L'esprit intempestif d'un danseur possédé par le désir de jouer.
Klee festif, Klee dionysiaque et antinihiliste, pour l'éternité.
Pierre Givodan
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Paul Eluard
Paul Klee - 1926
Sur la pente fatale, le voyageur profite
De la faveur du jour, verglas et sans cailloux,
Et les yeux bleus d'amour, découvre sa saison
Qui porte à tous les doigts de grands astres en bague.
Sur la plage la mer a laissé ses oreilles
Et le sable creusé la place d'un beau crime.
Le supplice est plus dur aux bourreaux qu'aux victimes
Les couteaux sont des singes et les balles des larmes.
Dans le catalogue de l'exposition de la galerie Vavin-Raspail en 1926, à côté d'un texte de Aragon.
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