L’art de Leopoldo Nòvoa dégage une puissance tranquille, témoin de l’harmonie entre l’artiste et son choix de création. Œuvre dense, qui installe une matérialité maîtrisée, peau à la fois lisse et rugueuse qui attire et redistribue la lumière et d’où sourd une sensualité nuancée de sagesse. On pourrait se référer à l’ « immensité intime », dont parle le philosophe Gaston Bachelard dans la Poétique de l’espace, lorsque l’on observe les « paysages » intérieurs de Nòvoa, aboutissements d’une recherche autant physique (le sens des sens) que philosophique et mentale où l’artiste mêle ses réflexions sur la vie et le monde avec la matérialité de son art. Nòvoa a beaucoup voyagé, traversé les océans, appris des ces allers et retours où dans sa mémoire et son vécu se rencontrent et dialoguent les réalités de deux mondes. Aujourd’hui, il sort peu de son atelier et ses espaces de travail -aussi bien à Nogent-sur-Marne qu’ à Armenteira en Galice - sont des cocons un peut austères dont la neutralité ambiante s’intègre parfaitement aux univers monochromes qu’il élabore depuis près de quatre décennies.

Christine Frérot (extrait)