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![]() Frédéric Benrath (à gauche) avec Gilbert Pastor
Frédéric Benrath est né en 1930, il est mort des suites d'un accident à Paris en 2007. Son travail a été couronné par plusieurs prix, 1946 Prix de la ville de Toulon, 1961 Prix des critiques deuxième biennale de Paris, 1964 Prix Victor Choquet. En 1963-1964, il est boursier de la Ford Foundation, et séjourne à Berlin . De 1969 à 1995 il est professeur à l'école d'architecture, Versailles. Son travail a été associé au groupe des "Nuagistes " avec Lerin, Duvillier, Laubies, Loubchansky, Grazianni, Assar. Maurice Benhamou dans son texte sur l'artiste, "Peindre ce qui ne peut se voir" écrit : "Ainsi dans votre travail, l'espace, la couleur, et l'ouvert ne sont pas analysables séparément. Ils sont une seule et même chose, à savoir de la peinture." Frédéric Benrath a de nombreuses oeuvres dans les collections publiques et privées en France et à l'étranger. Il est représenté en France par les galeries États d'Art à Paris, Le Lutrin à Lyon, Le Scribe à Montauban et par Simon Blais à Montréal. |
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La mélancolie des cimes.
Etait-ce une tempête de neige ? La tourmente avait balayé le plateau. La neige chassait l'air et les nuages. On était exposé aux piqûres de la glace. Les éléments mugissaient dans la nuit blanche et noire.
Ce pourrait être une progression obligée et nocturne. Quand la terre s'est évanouie, et que l'on voit le monde à l'envers, comme dans une ascension forcée.
Puis redescendre au milieu des avalanches vers la prairie. Rassembler à gauche, à droite, les informations. Une marche rocheuse avant la verdure des forêts tout aussi bien.
Pourquoi donc s'en aller vers la montagne ? Et escalader presque à la verticale ? Autant de sujets de méditation et de causes de visions intérieures.
Car la peinture de Frédéric Benrath, rattaché au groupe des « nuagistes », décrit un univers tendu à la recherche d'une issue. Un état de veille en altitude. Un monde sans repère étoilé et de solitude impénétrable. « Paysagisme abstrait » sans péripétie apparente et pourtant combien chargé de passion retenue et de tension qui gronde, vibre, avant que le silence, abîme sombre, n'effondre les désirs et que les rêves ne volent en éclat.
Le peintre né en 1930 et disparu accidentellement cette année se voit honoré d'une exposition au Musée des Beaux-Arts, Palais Saint-Pierre, 20 place des Terreaux à Lyon, à partir du 1 er octobre 2007.
Pierre Givodan
dans Chroniques intempestives et subjectives à propos de l'art ed Complicités 2008