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Crocodile et grilles, 1969. Gilles Aillaud - Musée Bernardo, Lisbonne © Adagp, Paris, 2008
Gilles Aillaud En 1961, il rencontre Eduardo Arroyo avec qui il partage des similitudes dans ses conceptions artistiques et politiques. En 1964, Aillaud, Arroyo et Recalcati réalisent Une passion dans le désert, d’après une nouvelle de Balzac, qu’ils exposent à la galerie Saint-Germain à Paris, un ensemble de 13 tableaux qui revendiquent violemment le droit au récit en peinture. L’année suivante, les trois complices exécutent une suite de huit tableaux intitulée Vivre et laisser mourir ou la Fin tragique de Marcel Duchamp, présentée dans l’exposition de la galerie Creuze à Paris, La Figuration narrative dans l’art contemporain. La représentation de la mise à mort de l’inventeur du ready-made suscite un énorme scandale. A partir de 1963-1964, Aillaud représente des animaux, seuls dans des zoos, enfermés dans des cages, des enclos, des verrières ou derrière des grilles, et qui tendent, par mimétisme, à se fondre dans leur milieu. En 1971, pour sa première exposition personnelle dans un musée, il expose à l’ARC/Musée d’art moderne de la Ville de Paris les peintures réalisées depuis 1964. Dans L’amour polaire (1964), on aperçoit la base des barreaux dans l’angle de la toile et un bout de tuyau traîner négligemment. Eau (1977-1978) laisse deviner une infime partie de mur flanqué d’une bouche d’évacuation tandis qu’au milieu de Rochers (1977-1978) apparaissent trois petites pancartes. Ces éléments, inattendus ou insolites, sont autant de signes rappelant la présence de l’homme et le caractère factice du lieu. Plus tard, à partir des années 1980, les plages de la Grèce, les savanes africaines, les deltas du Nil ou d’ailleurs donne naissance à des images qui semblent déroulables à l’infini, comme des rouleaux de peinture chinoise (Les Oiseaux du lac Nakuru, 1990). Fasciné par ces espaces, Aillaud a souvent peint des paysages entre deux mondes, entre deux eaux, qui semblent à la fois apparaître et disparaître. Auteur d’une pièce de théâtre (Vermeer et Spinoza, éd. Christian Bourgois, 1987), Aillaud réalise depuis 1972 de nombreux décors et des costumes pour le théâtre et l’opéra avec des metteurs en scène liés par la même quête d’un théâtre engagé : Jean Jourdheuil, (Dans la jungle des villes de Brecht, 1972), Klaus Michael Grüber pour la Schaubühne de Berlin (les Bacchantes d’Euripide, 1974, Le roi Lear de Shakespeare, 1985, Parsifal de Wagner, 1990, Iphigénie en Tauride de Goethe, 1996) ou Luc Bondy (En attendant Godot de Beckett,1999). A travers les auteurs et le répertoire qu’il aborde, Aillaud retrouve les préoccupations politiques et philosophiques qui nourrissent sa peinture. |
post/avant |
Bibliographie sélective
Gilles Aillaud
Mise au point
1994
Texte inédit illustré par une lithographie.
(Diffusion Art Point France)
Note de ll'éditeur : Néo-réaliste, sa peinture foisonne d'animaux exotiques et de paysages fantastiques. Ouvres collectives avec Arroyo et Recalcati dès 1964. Son ouvre est associé à la Nouvelle Figuration lors de l'exposition des «Mythologie Quotdiennes» au Musée d'art moderne de Paris.