A 
Adami
Agosti Jean-Paul
Aillaud Gilles
Alechinsky Pierre
Alloy Marie
Alsterlind Mark
Andréa Pat
Arman
Arnal André-Pierre
Arrabal Fernando
Arroyo Eduardo
Asse Geneviève
 B
Badaire Gilles
Baselitz Georg
Belkahia Farid
Bell Lary
Ben
Benrath Frédéric
Benzachen Carole
Berger Yves
Bernardis Marc de
Besse Geneviève
Bogart Bram
Boisrond François
Bokor Miklos
Bosser Jacques
Boulitreau Paul
Brown James
Buraglio Pierre
Buren Daniel
Bury Pol
 C 
Chevalier Miguel
Chillida Eduardo
Christinat Olivier
Christo et Jeanne-Claude
Claude Fabien
Clerc J.
Clot Frédéric
Crotti Jean
Cutolo Anne-Marie
 D 
Deacon Richard
Deblé Colette
Debré Olivier
Degottex Jean
Dietman Erik
Dilasser François
Dolla Noël
Domela César
Donatella T.
Dotremont Christian
Dowbsbrough Peter
E
Erro
 F 
Fabre Jan
Frank Daniel
Frascotti Mauro
Fretz Philippe
Fretz Stéphane
Friedlander Johnny
Friedmann Gloria
Fromanger Gérard
 G 
Gendre-Bergère Christine
Gilbert et Georges
Gontard Moris
Groborne Robert
Guitton Philippe
 H
Hadad Hubert
Hamon Jean-Pierre
Haas Michel
Héraud J.P.
Humair Daniel
Ireland Robert
K 
Kacimi Mohammed
Katz Michèle
Keiichi Tahara
Kiefer Anselm
Klasen Peter
Klee Paul
L 
Le Gac Jean
Leick Joël
Le Saec Thierry
Lindstrom Bengt
Lupertz Markus
M 
Maoual Bouchaïb
Marfaing André
Matisse Henri
Messagier Jean
Monory Jacques
Morellet François
N 
Nadaud Daniel
O
Olivier O. Olivier
Opalka Roman
 P 
Pellet Christian
PenoneGiuseppe
Pincemin Jean-Pierre
Plensa Jaume.
Q
R
Rampa Michaël
Raysse Martial
Rebeyrolle Fabrice
Renna Claude
Richez Valérie-Catherine
Rustin Jean
 S 
Samie de Jean-Marc
Sarkis
Saura Antonio
Schroeder Barbara
Sefolosha Christine
Segui Antoni
Slacik Anne
Soto Jésus Rafael
Soulié Tony
Stampfli Peter
T
Tachikawa Mokoto
Tapiès Antoni
Texier Richard
Topor Roland
Trivier Marc
Tyszblat Michel
V 
Velickovic Vladimir
Viallat Claude
Villeglé Jacques
Visser Kees
Voss Jan
Y
Yamou Abderrahim
Z
Zaech Stephane
 

 

Antonio Saura

 

Antonio Saura

 

Antonio Saura
Naît à Huesca en 1930 et meurt à Cuenca en 1998.

Commence à peindre et à écrire en 1947, alors qu’il est atteint par la tuberculose et immobilisé depuis cinq ans. Premières recherches et premières expériences picturales. Revendique l’influence de Arp et de Tanguy, se distingue déjà par un style très personnel, crée de nombreux dessins et peintures de caractère onirique et surréaliste, qui représentent le plus souvent des paysages imaginaires pour lesquels il utilise une matière plate, lisse et riche en couleur.

Premier séjour à Paris en 1952. Deuxième séjour à Paris en 1954 et en 1955, à l’occasion duquel il rencontre Benjamin Péret et fréquente les surréalistes qu’il quittera bientôt en compagnie de son ami le peintre Simon Hantaï. Utilise alors la technique du grattage, adopte un style gestuel et une peinture totalement abstraite, toujours colorée, de conception organique et aléatoire. Commence à peindre en occupant l’espace de la toile de plusieurs manières très distinctes, en créant des structures formelles qui lui sont tout à fait propres et qu’il ne cessera ensuite de développer. Premières apparitions de formes qui deviennent bientôt des archétypes du corps de la femme ou de la figure humaine. Ces deux thèmes fondamentaux occuperont l’essentiel de son œuvre.

Dès 1956, Saura entreprend le registre de ses grandes séries, Dames, Nus, Autoportraits, Suaires, Crucifixions qu’il peint tant sur toile que sur papier. Fonde le groupe El Paso en 1957 qu’il dirige jusqu’à sa dissolution en 1960. Rencontre avec Michel Tapié. Première exposition individuelle chez Rodolphe Stadler à Paris, chez qui il exposera régulièrement sa vie durant, et qui l’introduira auprès d’Otto van de Loo à Munich et de Pierre Matisse à New York qui l’exposeront et le représenteront également. Limite alors sa palette aux noirs, aux gris et aux bruns. Affirme un style propre et indépendant des mouvements et des tendances de sa génération. Son œuvre s’inscrit dans la lignée de Vélasquez et de Goya. Entre bientôt dans les principales institutions muséales. Dès 1959, est l’auteur d’un œuvre imprimé prolifique et illustre de manière originale de nombreux ouvrages tels que Don Quijote de Cervantes, 1984 de Orwell, Pinocho dans l’adaptation de Nöstlinger, Journal de Kafka, Trois visions de Quevedo, et bien d’autres.

En 1960, commence à sculpter et crée des œuvres composées d’éléments de métal soudés représentant la figure humaine, des personnages et des crucifixions. En 1967, s’installe définitivement à Paris, s’engage dans l’opposition à la dictature franquiste et participe à de nombreux débats et polémiques dans les champs de la politique, de l’esthétique et de la création artistique. Amplifie son registre thématique et pictural. Apparaissent, avec les séries des Femme-fauteuil, des Portrait imaginaire, des Chien de Goya et des Portrait imaginaire de Goya. En 1971, abandonne la peinture sur toile qu’il reprendra en 1979 pour se consacrer à l’écriture, au dessin ainsi qu’à la peinture sur papier. Dès 1977, entreprend la publication de ses écrits, réalise plusieurs scénographies pour le théâtre, le ballet et l’opéra.

De 1983 à sa mort prématurée, reprend et développe magistralement l’ensemble de ses thèmes et figures, et produit peut-être le meilleur de son œuvre.

post/avant

 

Estampes

 

Eau-forte, Antonio Saura, couverture couleur (50 x 106 cm) et tiré à part (59 x 99 cm) du livre Asédio , RLD éd. 1980

 

Bibliographie sélective

 

Asedio
José Miguel Ullan, Antonio Saura

éditions RLD 1980
voir l'ouvrage

 

Antonio Saura
Señoritas y caballeros



Recueil de cinq nouvelles inédites, sérigraphie originale signée. ed. Jannink 1992voir l'ouvrage (diffusion Art Point France) Propos d'artiste : « Je voudrais peindre des êtres fertiles, faits d’amour plus que de destruction […]. Je ne dois pas savoir le faire, ou peut-être l’ai-je déjà fait sans le savoir. »
Antonio Saura in Senoritas y caballeros, n°4, 1992

(Diffusion Art Point France)

 

Texte

L'illustration.
Avec Antonio Saura lecteur, on apprend l'exigence du noble métier d'illustrateur. L'oeuvre littéraire préexiste à l'oeuvre graphique qui est en contrepoint. L'artiste relève la gageure de la juste transposition, l'illustration n'étant ni tout à fait soumise, ni complètement éloignée du texte choisi. L'éditeur a aussi son rôle à jouer qui empêche la dissociation de l'image et de l'écrit, qui assure leur naturelle imbrication dans l'ouvrage.

"Trouver l’équilibre entre deux langages : celui qui vient de la pensée littéraire, celui qui appartient à la pensée plastique. Un des problèmes fondamentaux de l’illustration réside dans le fait qu’il lui faut préserver son écriture plastique propre tout en ne trahissant pas l’esprit du texte. Deux trahisons qu’elle doit éviter et donc deux difficiles fidélités à cultiver. " Antonio Saura

De février 2008 à février 2009, au rythme d'une tous les deux mois, les Abattoirs présentent une suite de cinq expositions afin de rendre hommage à l’un des grands peintres du XXe siècle, Antonio Saura (1930-1998). Les trois premières ont pour sujet, "tauromachie", "erotica", "transformations et superpositions", la dernière est titrée "Pinocchio", dans l'intervalle le volet "Saura illustrateur" est une exposition montrant cinq livres illustrés par l'artiste :

"Les Songes" de Quevedo, réalisé en 1971
"En accord avec Yves Rivière, l’éditeur, nous avons décidé que les images, exécutées sur de grandes pierres, seraient insérées dans des espaces précis déterminés à l’avance, de façon qu’elles soient intimement liées au texte et qu’elles ne puissent en aucune façon en être détachées. Les images accompagnent la lecture, comme dans certains livres pour enfants ou certaines œuvres du passé - mon propos étant d’illustrer réellement un texte fascinant et non de vagabonder au hasard de l’approximation." Saura

"1984" de Georges Orwell, réalisé en 1985
"Je comprends Comment ; je ne comprends pas Pourquoi" dit un personnage du célèbre roman. Cette terrible affirmation, en faisant référence à la cécité de l’histoire et aux effets produits par les monstres de la raison contemporaine, ne pouvait trouver sa traduction plastique que dans la transposition d’un climat oppressif équivalent. " Saura

"L’homme détrompé" de Baltasar Graciàn réalisé en 1991
"L’homme détrompé, suggestion ou prétexte à l’action, mais aussi excitation symbolique, soumission ou emportement. Libre pour le plaisir de l’illustrateur surpris de ce que, personne, auparavant, n’est ressenti son évident appel plastique. " Saura

"Œuvres" de Saint Jean de la Croix, réalisé en 1991
"Une telle révélation est indissociable de la beauté du langage employé, de là, peut-être, la difficulté d’illustrer les œuvres de Saint Jean de la Croix sans tomber dans un lyrisme facile ou dans une soumission béate, c’est à dire deux options par trop éloignées de ce qui constitue à mes yeux une véritable illustration." Saura

"Don Quichotte de la Manche", de Cervantès réalisé en 1987
"Le travail de l’illustrateur ne s’est avéré agréable que lorsqu’après l’impossibilité d’une lecture nostalgique fut découverte la formule appropriée à la transposition plastique. " Saura

Chaque exposition conjuguait "les motifs des grands thèmes connus du corpus sauresque" (Foules, Crucifixions, Curés, Chiens de Goya, Dames et autres Portraits imaginaires…). A chaque thème correspondaient quasi, des procédés techniques (collages, accumulations, superpositions, répétitions, montages…). Avec "Saura illustrateur", on entre dans son théâtre des livres illustrés, on chemine avec l'artiste-lecteur, le "bistouri philosophique" de Gracian entre les dents ou l'épée de don Quichotte à bout de bras, dans le dédale de grands textes de la littérature.

Catherine Plassart

 
   


 

 

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