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![]() Jean Messagier (Paris 13 juillet 1920 - Montbéliard, 10 septembre 1999) peintre, graveur, sculpteur français. Le peintre français Jean Messagier fréquente en 1942 l'École des arts décoratifs de Paris où il travaille avec Brianchon et Oudot, mais son véritable apprentissage se fait dans la nature, avec laquelle il maintient un contact constant dans sa retraite de Colombier-Fontaine, près de Montbéliard, sa ville natale où il meurt en 1999. Après un voyage qu'il fait en Italie et en Algérie (1946-1948), son style s'affirme tout d'abord dans de grandes toiles brossées à larges coups, sans sujet, sans objet, faites de la seule lumière et de la transparence d'un impressionnisme démesuré mais solidement charpenté. Le point de départ de ces œuvres est le paysage, mais tellement transgressé par l'impression lumineuse, par les souvenirs accumulés que les conventions de représentation et de perspective en sont totalement absentes (Plaine battante, 1956). Messagier, exposant du Salon de mai, pratique avec bonheur la gravure comme la sculpture. Il fait partie de la nouvelle école de Paris qui comprend un certain nombre de peintres « abstraits lyriques » comme Raoul Ubac ou James Guitet, mais le qualificatif de paysagiste abstrait, bien qu'aucun élément naturel ne se reconnaisse dans ses œuvres, convient mieux à Messagier : l'expression prime la forme.(...) (d'après l'Encyclopedia Universalis) |
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Bibliographie sélective
Jean Messagier
Tous les pollens du monde
ed. Jannink 1998
Note de l'éditeur : Peintre de l'abstraction gestuelle et sculpteur, né en 1920. Dans d'inlassables girations et rythmes enlassés, il a su mêler l'ampleur du geste à la vivacité de la couleur. La gravure tient une place importante dans l'évolution d'une œuvre abondante.
(diffusion Art Point France)
Texte
Retour sur un sentiment
Au-delà de l'amertume le beau redit toujours la même chose à qui veut l'entendre. Le temps ne fait rien à l'affaire dans ce travail. C'est pour nous une leçon d'amour qui ne laisse rien à l'ironie. Pas de bonne volonté non plus, mais une mise en scène poétique de l'espace. Des contrastes sans rudesse, et un fond de douceur.
On est frappé tout d'abord de voir que la terre n'a jamais été abandonnée dans cette peinture, lyrique et abstraite. On sent le printemps, les fleurs, les corps nus. Une source douce étanche notre soif. Rien de stérile dans ces champs, rien de vide dans ces plaines. Et la moisson du regard gagne le ciel. On s'étonne plutôt que ce désir sans souci ait pu échapper à la guerre et au sentiment d'insécurité.
L'homme s'est efforcé de soutenir son rôle d'habitant d'un monde non dégradé. C'est ainsi qu'il a gagné sa notoriété dans les années soixante.
Ceux qui liront le livre qui lui est consacré seront conduits vers un souffle de vie qui nous parle franchement et sans hostilité d'espérance et de bonne fortune , de la part de celui qui a fait graver sur sa tombe "Docteur ès Printemps".
Pierre Givodan (Art Point France Info juillet 2007)