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Christophe Miralles est né en 1970. Expose depuis 1998 Prix Charles Oulmont - Mention du jury en 2004 voir aussi : ses peintures |
post/avant |
Bibliographie sélective
Catalogue 72 pages
29 x 24 cm /
Textes de Christian Noorbergen, Françoise Monnin, Jacques Ancet, Stéphane Stenersen
29 euros
Frais d'envoi (+ 6€)
(diffusion Art Point France)
Textes
Christophe Miralles. Présence et absence.
Étrange présence d'un visage qui s'efface, d'un regard qui questionne. Dans les tableaux de Christophe Miralles, bouches et oreilles se ferment et la grande douleur se dissout dans l'étendue dense et palpable du silence. Solitaires ou en couples, toujours immobiles, ses personnages sont lestés du poids de l'absence. Et leurs corps ploient légèrement, se penchent à peine, déséquilibrés par des sentiments contradictoires auxquels jamais ils ne se dérobent. Bien au contraire, ils les vivent intensément jusqu'à offrir un visage sans visage à un monde qui ignore la pitié et la bienveillance.
Pourtant, la peinture de Christophe Miralles n'a pas cette qualité d'épouvantable consolation que l'écrivain Stig Dagerman attribuait à la page blanche. Un sourire improbable flotte dans le grand bain des figures non identifiables. Une humanité sourd de ces inconnus qui tournent leur face vers un destin qu'ils acceptent. La peur s'éloigne, "la vie cherche sa souveraineté".
Catherine Plassart décembre 2009
Christophe Miralles. Angoisse et Apaisement.
Des couleurs fondues qui décrivent un décor métaphorique et entretiennent une tension émotionnelle. Une source lumineuse qui rehausse les zones d'ombres propres à l'ambiance générale du tableau. Une stylisation simplificatrice et dramatisante des sujets émergeant de la vastitude des fonds. L'atmosphère des toiles et papiers de Christophe Miralles est angoissante.
Une menace permanente pèse sur les personnages qui sont autant de spectres familiers. Leurs postures toujours légèrement penchées suggérent leur statut fragile et précaire. L'architecture narrative des scènes souligne pourtant davantage l'émotion que l'épouvante. La sobriété des mises en espace réussit à nous faire éprouver au delà des apparences l'émouvante humanité des personnages disgraciés peints par l'artiste.
Dans les grandes toiles, ils semblent se mouvoir dans un temps incertain. Dans les papiers, ils paraissent arrêtés sur un instant saisissant. Christophe Miralles nous place dans la distorsion entre ce qui donne à voir et le réel. Il nous accompagne dans une manière d'élévation spirituelle pour nous conduire dans un lieu empreint d'une sorte d'apaisement.
Catherine Plassart septembre 2009
Christophe Mirallès et les insoumis de la Liberté.
Devant le cours du monde, la victoire de l'abstraction, le triomphe des choses indifférentes, il est bon que ceux qui prêchent la vertu se moquent des autorités. l'Etat, les anathèmes, les chefs machiavéliques, les discours pompeux, le mauvais usage de la raison, les sacrifices pour le "bien", tous les soit-disant buts idéaux s'écroulent devant les portraits de Miralles. Figures minérales, " substance des peuples", révoltés contre la perversion et la nullité des croyants dans le Progrès...Aucune beauté ne ressort de la religion de la politique. La mélancolie des princes ne sert que le mal et les populations sont la morale. Cette peinture tragique et inconciliable le montre à tous. Dans la production de cette oeuvre l'existence regagne sa nécessité et la conscience des hommes détermine la réalité, les sentiments individuels peuvent s'y manifester. Il y a des situations collectives qui s'imposent à l'esprit.
P. Givodan mai 2009
Miralles - La mort au tournant
Je reconnaissais la voix d'un Espagnol, un copain. Je partageais avec lui quelque chose d'imprévu, une origine ( un grand-père pour moi). Il déroulait sa peinture devant mes yeux. Il y avait un chant profond, grave et clair. Rien de récité. Un travail de professionnel sans grandiloquence. La plainte de ses sujets, bien que directe, n'avait rien de désolant. Et c'était cela qui importait.
Les tableaux me causaient. Les compositions colorées, aux tons vifs ou plus clandestins ne révélaient aucune forfanterie. Alors je lui dis :
- Nous sommes bien de simples mortels, n'est-ce pas !
- Il n'y a rien d'intellectuel dans ma peinture, mais juste de la poésie, me répondit le peintre.
- Soit, mais la tâche n'est pas facile à réaliser. Comment traduire cet exil, ce mystère ?
- Surtout ne pas être prétentieux, ajouta-t-il. Et se savoir faillible, sans supériorité de quelque ordre que ce soit.
Je restais là , un long moment à regarder le spectacle occulte.
- Ces portraits dévastés, comme dans un rêve interrompu. Nous somnolons jusqu'au cercueil, ajoutai-je.
Il sursauta :
- On ne meurt pas ! Mais on passe une porte ! Car la vie est un songe qui peut parfois être sulfureux.
P. Givodan octobre 2007
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