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Ousmane Sow est né à Dakar en 1935. Sculptant depuis l’enfance, puis tout en exerçant par la suite le métier de kinésithérapeute, c’est seulement à l’âge de cinquante ans qu'il décide de se consacrer entièrement à la sculpture. S’attachant à représenter l’homme, il travaille par séries et s’intéresse aux ethnies d’Afrique puis d’Amérique. Puisant son inspiration aussi bien dans la photographie que dans le cinéma, l’histoire ou l’ethnologie, son art retrouve un souffle épique que l’on croyait perdu. Fondamentalement figuratives, témoignant toutefois d’un souci de vérité éloigné de tout réalisme, ses effigies plus grandes que nature sont sculptées sans modèle. Ces figures ont la force des métissages réussis entre l’art de la grande statuaire occidentale et les pratiques rituelles africaines. Avec l’irruption de ses Nouba au milieu des années 80, Ousmane Sow replace l’âme au corps de la sculpture, et l’Afrique au cœur de l’Europe. En passant d’un continent à un autre, il rend hommage, dans sa création sur la bataille de Little Big Horn , aux ultimes guerriers d’un même soleil. Des peuplades d’Afrique aux Indiens d’Amérique, il recherche le fluide de ces hommes debout. Comme s’il s’agissait pour lui d’offrir en miroir à ces ethnies nomades, fières et esthètes, cet art sédentaire qui leur fait défaut : la sculpture. Révélé en 1987 au Centre Culturel Français de Dakar, où il présente sa première série sur les lutteurs Nouba, l’artiste expose six ans plus tard, en 1993, à la Dokumenta de Kassel en Allemagne. Puis, en 1995, au Palazzo Grassi, à l’occasion du centenaire de la Biennale de Venise. Son exposition sur le Pont des Arts au printemps 1999 attira plus de trois millions de visiteurs. |
voir aussi : le site d'Ousmane Sow
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Texte
Ousmane Sow, force et poésie.
En moins de dix ans, près de quarante bronzes d'Ousmane Sow sont sortis de la Fonderie de Coubertin. Epaulé par les ouvriers de la Fonderie qui ont fait preuve d'une grande inventivité, le sculpteur sénégalais retrouve dans le bronze la texture si particulière de sa matière et dans la patine le chromatisme de ses pigments. Ses bronzes portent ainsi sa signature.
Dans le prolongemment de cette belle histoire entre Ousmane Sow et la Fonderie, la Fondation de Coubertin lui consacre une exposition. Dans la grande Galerie installée en contrebas du Jardin de bronzes, ses sculptures originales, voisineront avec des cires et des moules, notamment celui de l 'Immigré , installé à Genève. Au côté de l'original à partir duquel a été fondue la statue de Victor Hu go, installée à Besançon, sont présentées deux oeuvres inédites : Nelson Mandela et le Général de Gaulle . Le bronze de cette dernière est installé à Versailles. Victor Hugo, Nelson Mandela, le Général de Gaulle sont au nombre des grands hommes auxquels il rend hommage dans sa série intitulée Merci . Et surtout son père, Moctar Sow, décédé en 1956. Courageux, généreux, "il m'a appris à avoir une énorme confiance en moi", explique Ousmane Sow qui a " tenu à ce qu'il soit parmi les grands hommes " qui l'ont aidé « à ne jamais désespérer du genre humain » .
L'exposition comprendra également des oeuvres dont on a fait la connaissance émue il y a dix ans sur le Pont des Arts à Paris : le Nouba debout, La mère et l'enfant, la Danseuse aux cheveux courts, les Lutteurs aux bracelets tranchants . Depuis elles ont beaucoup voyagé, en France, à New York, à Ottawa. Le temps de l'exposition, le bronze de Sitting Bull en prière , pièce maîtresse de la série intitulée La bataille de Little Big Horn , retrouve la place qu'il a longtemps occupée auprès du cèdre, derrière le château.
Catherine Plassart (Art Point France Info 04/2010)
exposition Fonderie de Coubertin Saint Rémy lès Chevreuse
Bibliographie
Livres
« Ousmane Sow » - Editions Revue Noire - Distribution Hazan
« Le soleil en face » - Editions Le P’tit jardin - Distribution Actes Sud
« Ousmane Sow, Le Pont des Arts 1999 » Editions Le P’tit Jardin -Distribution Actes Sud
DVD
« Ousmane Sow » (1996 )
International Emmy Awards / New York (nomination 1997)
Biennale Internationale du film d'art - Beaubourg (sélection 1996)
FIFA - Festival du film d'Art de Montréal (sélection 1997)
« Ousmane Sow, Le soleil en face » (2000)
Prix du Festival International du Film sur l’Art de Montreal - FIFA 2001.
« Ousmane Sow » - Editions Actes Sud
Oeuvre
En 1984 Ousmane Sow réalise sa première série de sculptures : les Nouba
En 1988, naissent les Masaï, en 1991 les Zoulou, et en 1993 les Peulh.
En 1999 il crée « la bataille de Little Big Horn », une série de trente-cinq pièces exposées sur le Pont des Arts, exposition qui réunit toutes ses séries.
En 2001, il confie aux Fonderies de Coubertin et aux Fonderies Susse la réalisation de ses premiers bronzes, réalisés à partir de ses originaux. Une vingtaine de bronzes ont depuis vu le jour.
Cette même année, il réalise une commande pour le Comité International des Jeux Olympiques, « Le coureur sur la ligne de départ », aujourd’hui installé au Musée des Jeux Olympiques à Lausanne.
En 2002, il crée, à la demande de « Médecins du Monde », une sculpture de Victor Hugo pour la « Journée du refus de l’exclusion et de la misère ».
Le bronze de cette sculpture a été commandé par la municipalité de Besançon, ville natale du poète. L’oeuvre a été installée dans cette ville, à l’automne 2003, place des Droits de l’Homme.
Ousmane Sow travaille actuellement à la création de petites sculptures Nouba, et à celle de sculptures monumentales, en hommage aux grands hommes qui marquèrent sa vie. C’est ainsi, que, dans le sillage de Victor Hugo et du Général de Gaulle, sont en train de naître à Dakar l’effigie de son père et celle de Nelson Mandela.