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Pol Bury En 1947, sa peinture prend une nouvelle orientation, celle de l' abstraction . Il rencontre alors Christian Dotremont et Pierre Alechinsky , les fondateurs du groupe CoBrA . Il prit part à ce mouvement de 1948 à 1951, d'une part en contribuant à la rédaction et l'illustration de la revue Cobra et d'autre part, en participant aux expositions du groupe. En 1952, Pol Bury est un des fondateurs du groupe Art Abstrait qui correspond mieux à ces aspirations artistiques du moment. À cette époque, il admire et étudie l'ouvre de Mondrian et certaines de ces peintures approchent le style de Miro . En 1953, il découvre les ouvres de Calder , abandonne peu à peu la peinture et réalise ses premiers plans mobiles. Durant cette même année, il crée, avec André Balthazar , l'Académie de Montbliard, institution d'où sortira plus tard le Daily-Bul , une revue qui deviendra une maison d'édition. Pol Bury est, depuis lors, considéré comme un des pères du cinétisme , il réalise des ouvres en mouvement, le mouvement étant un « symbole de précision et de calme d'une méditation en action ». Ses matériaux de prédilection sont le bois, le liège, l'inoxydable et le cuivre. Sa première exposition personnelle eut lieu en 1961 à Paris, date à laquelle il s'y installa. Trois ans plus tard, il partit pour les États-Unis, il enseigna 6 mois à l'université de Berkeley et trois mois au College of art and design de Minneapolis. En 1964 Pol Bury représente la Belgique à la Biennale de Venise . Au cours des années 1970, deux rétrospectives de son ouvre circuleront respectivement à travers les États-Unis et l'Europe. En 1976, il créa sa première fontaine hydraulique. S'inscrivant toujours dans le mouvement cinétique, ses sculptures, autrefois silencieuses, font maintenant du bruit. Depuis lors, Pol Bury n'a cessé de concevoir de nouvelles fontaines, toutes plus surprenantes les unes que les autres, utilisant successivement les cylindres, les sphères, les coupelles et les triangles, le tout en acier inoxydable. Dans ces fontaines, l'eau est utilisée pour déséquilibrer l'équilibre instable de volume d'acier. Bien que ces fontaines constituent une part importante de son ouvre, il ne faut pas oublier que Pol Bury fut aussi écrivain, critique d'art, éditeur, poète, créateur de bijoux et réalisateur de plusieurs courts métrages expérimentaux. Ce sont surtout ses reliefs et ses sculptures cinétiques qui ont donné à l'artiste sa place dans l'histoire de l'art du XX e siècle. Il est maître du mouvement lent ; il maîtrise le temps dans ses réalisations mobiles qui surprennent à tout moment le visiteur. Ses fontaines participent à la même veine et déconcertent de la même façon. Elles dégagent à la fois quelque chose de troublant et une grande sérénité. Elles amusent et s'installent dans tout espace où l'eau peut jouer : ville ou campagne, parc historique ou espace contemporain... Qu'elles soient à tubes ou à bulles, en acier, en cuivre ou en une autre matière, les fontaines de Bury font appel au génie créateur de l'artiste et à son imagination technique et mathématique. Pol Bury est décédé le 27 septembre 2005 à Paris alors qu'une importante exposition de ces fontaines était en cours au Chateau de Seneffe . Il avait lui-même choisit ce lieu, estimant que « quand une fontaine est dans la nature, elle atteint son point final, son apogée. Elle respire et s'oxygène. » |
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Bibliographie sélective
Paleurs obliques
Balthazar, Pol Bury
éditions RLD 1987
voir l'ouvrage
Pol Bury
La gravité des images
Texte inédit. Gravure originale en taille douce signée.
ed. Jannink 1996
Note de l'éditeur : Après avoir participé à l'aventure de l'art cinétique, il développe son propre langage, constitué de moteurs, mouvements lents et forces magnétiques pour ses sculptures. Proche de l'école surréaliste.