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Robert Groborne est né en 1939 à Alger. Il vit et travaille à Paris. Peintre, sculpteur, graveur, Robert Groborne est un artiste discret et rigoureux. Il restreint l'usage de la couleur au blanc, au noir et à leurs multiples nuances. Ses recherches sur la matière sont présentes dans ses petits formats comme dans sa sculpture. Il a réalisé des livres d'artiste avec des poètes contemporains dont de très nombreux avec Alain Lambert. La Bibliothèque Nationale de France a présenté une exposition rétrospective de son oeuvre en 2004, dans la Crypte de la BNF.
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« La gravure a en partage avec la lecture la solitude. Elle y ajoute le silence. L’univers de Robert Groborne nous met en instance de contemplation. Graveur, mais aussi peintre et sculpteur, l’empreinte est pour lui emblématique. Sa discrétion l’a tenu éloigné des amateurs et nous voici confrontés comme par enchantement à une oeuvre accomplie, d’une force expressive et d’une densité plastique rares. Le parcours chronologique induit à une progression sensible où la gravure dialogue avec les plaques de cuivre, matrices d’un langage en réserve. L’outil creuse ce qui va devenir signes, mordus par l’acide, avant que la presse ne donne chair au papier. Lorsque l’aquatinte est seule, elle intensifie la profondeur du noir qui triomphe sur un cuivre découpé s’offrant comme un colophon.
De ses débuts dans les années 60 marqués par Hans Arp, il a gardé une inclinaison naturelle pour le dépouillement. La pureté de ses formes abstraites prend alors des allures d’épure. Le dessin se resserre jusqu’à évoquer le tracé imaginaire d’un pays utopique (eau-forte 1987), ou bien il simule le parcours sismographique transcrit par cet appareil enregistrant les mouvements de l’écorce terrestre. Dans leur apparente répétition, ces écritures recèlent une fantaisie maîtrisée, le bruissement d’une cryptographie qui aurait pris la clé des champs. Ailleurs, une simple ligne vient mettre en abyme l’espace tan-gible.
L’extrême vacuité spatiale est alors coupée par un trait. Respiration retenue, comme sur le fil du rasoir. Ce goût pour les techniques amène Robert Groborne à ques-tionner la matière, à recourir aux objets, comme cette plaque récupérée qui devient le motif central d’une variation, ou bien il joue des reliefs avec les empreintes, le gaufrage. Il y a aussi la peinture travaillée comme un bas-relief. La confidence dicte chacun de ses gestes.
Son constant recours au noir et au blanc sert naturellement l’essence des choses mise à jour. Son écriture ne pouvait que convoquer celle des mots des poètes. Des livres sont nés de cette complicité avec Alain Lambert, Michel Couturier encore Joseph Guglielmi, Rouben Melik et Roland Chopard », Lydia Harambourg.
Publications
Constante parité
Michel Couturier
Éditions Le Collet de Buffle, Paris, 1977
Du blanc le jour son espace
Joseph Guglielmi
Éditions Terriers, Nîmes, 1979
Journal
Robert Groborne
Éditions Françoise Palluel, Paris, 1979
La demeurante
Alain Lambert
Éditions L’Étoile et la Clé, Bruxelles, 1980
Ils riaient en entendant le nom barbare du nouveau musicien. Hölderlin
Joseph Guglielmi
Éditions Æncrages & Co, Bruyères, 1981
Une lecture du livre des ressemblances d’Edmond Jabès
Robert Groborne
Éditions Æncrages & Co, Bruyères, 1981
Magdala
Géva Caban
Éditions Denoël, Paris, 1986
Continuo
Alain Lambert
Éditions Sud Poésie, Marseille, 1986
Faux titre
Joseph Guglielmi
Éditions Jacques T. Quentin Editeur, Genève, 1987
Pensée de sang
Laurence de Biasi
Éditions Æncrages & Co, Xonrupt-Longemer,1989
L’ordinaire du jour
Rouben Melik
Éditions Møtus, Landemer-Querqueville, 1989
L’entretien d’hiver
Alain Lambert
Éditions Æncrages & Co, Xonrupt-Longemer, 1995
Pour accompagner quatre gravures de Robert Groborne
Georges Guy
Éditions Maison des Arts, Évreux, 1996