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Portrait de Jean-Pierre Pincemin, circa 1990 - photo Magdi Senadji Jean-Pierre Pincemin est né en 1944. Il est décédé le 17 mai 2005 à Arcueil. En 1967 lors du salon de la Jeune Sculpture, il présente des sculptures faites de bois trouvés et empilés. Puis, il exécute une série de toiles libres en imprimant sur la surface des objets trempés dans la teinture avant de réaliser en 1969, ses premiers Carrés collés. Il rejoint, en 1971, pour trois ans, le groupe Support/Surfaces, dont les pratiques et les engagements sont proches des siens. A partir de 1974, ses séries de Palissades ou de Portails sont de grandes toiles géométriques oeuvres architecturales composées de grandes bandes verticales et horizontales, aux couleurs subtiles. En 1984, lors d'une exposition à la galerie de France, Pincemin montre des toiles totalement différentes, où la géométrie cède la place à des formes identifiables. En 1986 avec la série dite de L'année de l'Inde, il renoue tout à fait avec la figuration. Figures primitives, animaux ou végétaux ornent la surface plane de grandes toiles. Suivent des allers et retours de la géométrie à la figuration. Son travail récent est inspiré de l'imagerie médiévale, de la tradition japonaise. Jean-Pierre Pincemin ne cesse d'explorer les "manières" de peindre et de produire une oeuvre multiforme. |
voir aussi :
le dossier sur le site de l'académie de Toulouse
"La peinture comme lieu de volupté", un article de 1996 dans le journal L'Humanité
post/avant |
Textes
En guise de portrait.
Rompre avec les tendances, casser les théories, décloisonner les styles, puis en enfant terrible de l'art se tourner vers d'autres recherches.
Diversifier les formes, multiplier les thèmes, les sources d'inspiration et en touche-à tout de talent élaborer une écriture picturale toujours plus complexe, mais évidente aussi.
Peinture, sculpture, design, gravure, céramique, sa production prolifère, elle court de l'abstraction qui le rattache un temps à Supports/Surfaces, aux horizons plus lointains, de Dürer, de la Chine et de l'Inde.
Le critique Bernard Lamarche-Vadel, reconnaissait en lui un "peintre d'histoire", l'auteur d'une "oeuvre animée d'un puissant motif", d'une "oeuvre prise dans une réflexion sur la peinture dans son sens classique et traditionnel".
Pincemin l'insoumis, ne peut entrer dans une seule boite, être étiqueté dans une unique catégorie.
Pincemin l'insaisissable, cherche "un équilibre entre la présence d'une image et son absence" , mène une réflexion que sous-tend l'expérience matérielle et sensuelle de la peinture.
Catherine Plassart (Art Point France Info 30/07/2008 )
Les unités de sens de Jean-Pierre Pincemin
Et comme un espace regardé de différents côtés dans les sculptures, ou une toile multipliée dans ses perspectives, on aperçoit une multitude de couleurs fondues dans un même univers fait de variations imperceptibles de gris et de blancs, de terres et de bruns, d'ocres et de bleus. Et cependant c'est un seul monde. Ainsi quoi que Jean-Pierre Pincemin ait représenté en objet, peinture, dessin ou gravure, il nous montre un corps affecté de la Totalité.
Espace et temps comme enlacés dans une figure de l'étendue divisée en une infinité de parties. Mouvement, grandeur, couleurs de l'Ouest, phénomène esthétique indivisible en ses états distincts. Art élémentaire ? Plutôt morceaux de nature.
Un travail enfin non pas arc-bouté sur des principes, mais enveloppant le vrai et le faux. Existant de fait en bois, en pâte à modeler, sur papier ou châssis et toiles. Comme une suite de séries sans contingence ou une nécessité plongeant dans on ne saurait dire quelle source.
Pierre Givodan (Art Point France Info 05/12/2008)
Publications
Jean-Pierre Pincemin - Gravures 1971-1997 , Pascale Chauvineau , éds Somogy , relié, beau livre 1998
Cartographies, L. Dallafior, Jean-Pierre Pincemin , Joca Seria, broché 1996
Le menu idéal, Textes de Pierre Troisgros illustrés de reproductions en offset de dessins de Jean-Pierre Pincemin sur le thème de la cuisine. ed. Virgile
"Faire se rejoindre des choses qui peut-être ne sont pas faites pour se rejoindre"
Après avoir été proche du groupe Support Surface, Jean-Pierre Pincemin passe dans les années 80 à la Figuration. " ...Toute une figuration à motifs incertains, mais aux formes sûres, bien entretenues dans "un équilibre entre la présence d'une image et son absence" . "
Lire l'article de Geneviève Breerette paru dans l'édition du 19.05.05 du journal Le Monde suite au décès de l'artiste