Pierre-André Benoit
Pierre-André Benoît dit P.A.B de son nom d’éditeur (1921, Alès - 1993) PAB est un poète, peintre, illustrateur, graveur, typographe, imprimeur, éditeur d’art toujours tourné vers la défense et l’illustration de la poésie pour que toujours résonne les mots du poètes sur le peintre. Il plébiscite la rapidité de la réalisation, la sobriété des moyens poussés jusqu’à leurs dernières limites dont il déclare les maladresses, l’esprit du jeu. Son activité éditoriale est foisonnante, elle révèle la richesse et la diversité de ses liens d’amitié et de travail avec les artistes et les poètes. Il fait la découverte de l’art abstrait de Jean Arp et Franis Picabia avec Seuphor, le classicisme avec Char et Braque, le charme franciscain avec Jean Hugo, l’amour des petits livres avec Rose Adler, l’indépendance de Dubuffet, le raffinement de Vieira da Silva et Picasso pour ne citer qu’eux, qui sont pour lui, autant de rencontres importante. Dès 1941, PAB écrit, peint et dessine. En 1942, à Anduze, il l’a fait sa rencontre avec Michel Seuphor qu’il considère comme son maître à penser. Sous son impulsion, PAB se met à écrire, peindre et devient éditeur pour publier les textes de son ami, en tout 48 publications entre 19944 et 1948. C’est le départ d’un destin éditorial hors norme avec une ligne d’édition qui produira plus de 900 livres avec des artistes majeur du XX siècle dont l’ originalité tient au petit format. Les gouaches de Pierre André Benoit sont toutes petites, ses expositions tiennent dans des boites d’allumettes ou de cigares… Il affectionne les «minuscules» et soumet ses illustrateurs à la contrainte de l’infiniment petit. L’ensemble des dessins qu’il a spécialement demandé à Warb, Soulages, Morel, Picasso, Picabia, avoisinent le centimètre, quelquefois moins. De 1946 à 1965, il se consacre entièrement à l’imprimerie composant toutes ses éditions typographiques sur une presse installée dans son appartement à Alès. En 1949, il commence à utiliser la gravure sur celluloïd ce qui lui permet de faire lui-même les tirages et de réaliser le livre en entier. Il fait écrire les peintres, dessiner les poètes, utilise des techniques qu’il crée ou redécouvre : la cartalégraphie (cartons découpés et encrés) en 1959, qu’il met en oeuvre avec Picasso et dont il se sert avec Braque, la gravure celluloïd qui permet une gravure spontanée et immédiate au grand plaisir de Miro, Picasso, Masson, Hugo et Dubuffet. Parallèlement, il a constitué une collection de peintures, dessins, gravures, sculptures à l’ origine de la création du Musée Bibliothèque Pierre André Benoit à Alès. Le livre y est célébré non seulement en tant qu’objet esthétique, mais également comme une production de l’esprit et une source de plaisir et la peinture en complice, gravite autour. En 1962, pour le quatre-vingtième anniversaire de Braque, PAB réalise une exposition, un livre d’hommages et la plaquette Ainsi va l’amitié. En 1970, Pierre André Benoit se replie au Château Moderne à Rivières de Theyrargues, il simplifie encore les techniques d’impression et illustre de plus en plus lui-même les ouvrages tout en continuent à travailler avec notamment Bryen, Hugo, Alechinsky, Steffens, Cortot. |
Bibliographie sélective
Alechinsky (Diffusion Art Point France)
Pierre André Benoit - Du minuscule à l'exceptionnel. Cette technique amuse certains des artistes avec qui PAB travaille : Picasso, Masson, Hugo, Miro... alors que Braque préfère une deuxième technique mise au point en 1959 par Pierre André Benoit, la cartalégraphie ( cartons découpés et encrés). En 1970, Pierre André Benoit se replie au Château Moderne à Rivières de Theyrargues, il simplifie encore les techniques d'impression et illustre de plus en plus lui-même les ouvrages. Quelques artistes continuent pourtant à travailler avec lui, notamment Bryen, Hugo, Alechinsky, Steffens, Cortot, jusqu'à sa mort en janvier 1993. Son activité éditoriale est foisonnante, elle révèle la richesse et la diversité de ses liens d'amitié et de travail avec les artistes et les poètes, Arp, Braque, Miró, Picabia, Picasso, Sima, Survage, Ubac, Vieira da Silva. , Rose Adler, Alechinsky, E. Boissonnas, Breton, Char, Claudel, Dubuffet, Duchamp, Eluard, Frenaud, Jouhandeau, Paulhan, Satie, Seuphor, Tzara, Valéry. pour ne citer que quelques uns. Entremêler poésie et peinture « pour ne faire qu'une voix à plus longue portée », avancer dans l'unité, telle est son ambition. Il défend la polyvalence « Typographe, metteur en page, imprimeur, etc... ». Il plébiscite la rapidité de la réalisation, la sobriété des moyens, l'esprit du jeu. Il déclare ses maladresses, dévoile son projet et éclaire le but « chaque fois inventer une unité en maîtrisant pour elle tous les moyens. »
Catherine Plassart |