Caroline Sagot Duvauroux
Caroline Sagot Duvauroux est née en 1952. D’abord comédienne, elle se consacre finalement à la peinture et à la poésie. Elle vit à Crest dans la Drôme où elle s’occupe d’un salon annuel des petits éditeurs. Elle a d’abord publié une série d’ouvrages L’herbe écrit mais le vent chaule, Comment dire ?, la peur est bleue. Depuis 2002, Caroline Sagot Duvauroux publie chez José Corti : Hourvari dans la lette, 2002. Atatao, 2003. Vol-ce-l’est, 2004…Elle a contribué à la publication de livres d’artistes et participé à plusieurs expositions et à de nombreuses lectures publiques.
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Extrait de Hourvari dans la lette, éditions José Corti, 2002 :
tout le corps récite
formule magique ou l’apprendre à lire
lever le genoux et tendre le pied puis poser
talon et pointe de pied
elle est attentive
elle consent tribut au debout des hommes
les deux jambes vont avec leurs jointures
et c’est comme il faut
rien d’autre ne bouge elle semble ignorer
les autres morceaux qui s’en vont aussi
Extrait de Atatao, éditions José Corti, 2003 :
Où commence le voyage ?
Lundi. Une princesse à ma fenêtre soulève les montagnes. Chaque matin je la regarde clore le massif face au levant. Tout le jour le vent l’encoure, le ciel. Elle s’est couchée s’est endormie. Se souvenir ? Non. Regarde. Derrière à deux pas, c’est la mer. Ma tête comprend bien mais mon corps est plus simple et folâtre, voudrait toucher. Dors princesse. Je pars avant le jour.
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Publications
Köszönöm , éditions José Corti, 2005.
"Nous sommes cuits. Le mot meurt à l'épreuve d'image. On a voulu voir on a vu. Hâtons-nous. Le mot s'enfuit commençons. Le trou qui reste il faut passer, tends la main ! La dernière épreuve est typographique. Quoi ronge la réflexion des deux côtés. On réclame une gratitude à l'indicible. Un magyar dit köszönöm, on entend QUE SE NOMME. On ramasse le joli mot oui qu'il nomme" Carole Sagot Duvauroux
Vol-ce l'est eds José Corti 2004
Atatao eds José Corti 2003
Hourvari dans la Lette eds José Corti 2002
extrait de Vol-ce-l'est ? éditions José Corti, 2002
"Je viens des autres. Je ne t'ai rien dit. Les langues s'excoriaient à laper le désastre. Les oiseaux sont aussi parfois là-bas mais jamais pigeon vole. Tout est creuset pourtant, bon sang la bile noire, la gouge donne-moi ! Voilà pour le poème.
Qui de nous deux avait dit : attends j'ai une course à faire ?
Et fut course de vivre et d'allure traquenarde quand le vent ne vint pas. Soleil sous vent d'ouest, c'est ça ? Un pied sur le talus l'autre sur la chaussée, sauter le fossé. Raté. Boiter fait la cadence. La jambe parle à l'autre. On dit c'est penser. Myéline manque un peu. Revoilà le fossé. Chance, on a passé le rift. Chausser le front. Je vais te raconter les nuits et les coquelicots, les pas.
Je vais ne pas reconnaître. "
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